Entre l’Hérault et la Haute Garonne, territoires "très peuplés", l’Ariège "extrêmement morcelé", l’Aveyron "et sa densité de population très faible"… l’Occitanie est un territoire "très hétéroclite", décrit Jonathan Plantrou, directeur délégué régional de l’URPS médecins libéraux Occitanie et coordinateur régional du Guichet CPTS. "En Occitanie, on travaille bien avec les DAC et très vite, un débat a eu lieu avec l’ARS : comment tenter d’uniformiser un peu les pratiques et ne pas créer une sorte de concurrence car on a des thématiques qui se recoupent et des sujets sur lesquels on peut être complémentaires." Le 25 mai dernier, une réunion a rassemblé les directeurs de DAC, les présidents de CPTS (80 sont actuellement en projet) et les directeurs de l’Assurance maladie. Objectif : déterminer "comment, sur ces deux dispositifs assez nouveaux, resserrer les liens, travailler en mode projet, trouver les bonnes idées et faire en sorte qu’elles aillent jusqu’au bout", raconte Jonathan Plantrou, qui cite l’exemple de cette inter-CPTS dans le Tarn-et-Garonne qui porte un DAC et dont le président est également le président du DAC. "Une telle complémentarité a permis par exemple de créer des plateformes mutualisées de soins non programmés en l’espace de deux mois… Ce qui est extrêmement rapide !"
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Laurence Gaillard est médecin généraliste remplaçante, médecin d’appui au DAC de Vannes et médecin coordonnateur au DAC de Pontivy, et vice-présidente de la CPTS de Vannes. Et elle en est convaincue : "Le DAC, c’est une ressource pour les CPTS". Si elle regrette une certaine "frilosité" chez certains libéraux "qui pensent que le DAC est une usine à gaz", tout travail en commun ou groupe de travail permet de "mieux saisir les missions du DAC et de comprendre concrètement à quoi il sert", assure-t-elle. Un avis que partage Théo Combes, médecin généraliste "de terrain et de projets", qui porte la double casquette de président de la CPTS du Grand Gaillacois et du DAC 81 : "Au début de la construction du DAC, il y a eu quelques tensions sur notre territoire. Après la création de la CPTS, dont les travaux ont démarré dès 2017, il y a une sorte de compte-à-rebours lancé par la direction territoriale de l’ARS à travers un Copil comptant divers partenaires, avec cet objectif de créer un DAC. Et ça ne semblait pas évident pour tout le monde que les CPTS soient bien représentées au sein du Copil, puis dans le futur conseil d’administration puis dans le bureau du DAC. Ça a été compliqué de faire passer cette idée. Notamment parce que le DAC a fusionné les ressources humaines du RésoPalid 81 et des 3 Maïa du Tarn qui étaient surtout portées par des établissements de santé. Passer la main aux professionnels de soins primaires puis aux CPTS n’a pas été évident."
Dans la pratique, le DAC se présente comme un point d’entrée unique pour les professionnels confrontés à des situations complexes. Citant le cas des personnes âgées dont les parcours nécessitent l’intervention de "beaucoup d’intervenants", Laurence Gaillard regrette le "peu de coordination" entre ces derniers. "Au sein de la CPTS, on a eu un groupe de travail sur l’entrée et la sortie d’hospitalisation de la personne âgée. Et on s’est rendu compte qu’on pouvait s’appuyer sur l’annuaire du DAC – qui comprend toutes les ressources territoriales concernant l’accompagnement et les plans d’aide des personnes âgées – pour identifier tous les interlocuteurs nécessaires."