Les associations de patients de notre groupe de travail insistent sur l'importance d'un accompagnement médical pour mieux comprendre les vaccins et la maladie, ainsi que pour rassurer sur les effets secondaires.
> Remettre tous les professionnels de santé au cœur de la communication
En France, en plus du médecin, tous les autres professionnels de santé jouent aussi un rôle prépondérant. De nombreux non-vaccinés seraient prêts à se faire vacciner si leur professionnel de santé le leur conseillait. Ce que les patients attendent, c'est une conversation directe avec leur médecin, et non pas une nouvelle campagne ou des publications scientifiques. Dans le contexte où l'hésitation vaccinale a été identifiée par l’OMS en 2019 comme l'une des 10 principales menaces pour la santé mondiale, il est essentiel que le corps médical s'engage à rassurer les patients sur les bénéfices et la sécurité des vaccins.
Cependant, cette hésitation n’affecte pas seulement les patients, mais aussi les professionnels de santé. Bien qu’ils soient généralement favorables à la vaccination, beaucoup n’ont pas confiance en certaines informations, notamment sur les adjuvants et l’efficacité des vaccins. Une formation approfondie et régulière est nécessaire pour qu’ils se sentent confiants dans leur rôle de conseillers.
> Encourager les patients à considérer la vaccination
Une bonne communication repose sur des outils efficaces. Nous proposons donc des stratégies concrètes, comme des campagnes de formation interprofessionnelle avant la saison vaccinale, qui pourraient réassurer les professionnels de santé et faciliter la diffusion d'informations. Des stratégies comportementales, telles que la technique du "nudge", incitant les patients à réfléchir à leur statut vaccinal lors de consultations, pourraient également être appliquées.
Au Québec, la stratégie PromoVac, basée sur la technique de l’entretien motivationnel a permis une augmentation de 12 à 15% de l’intention des parents de faire vacciner leur enfant, et une diminution du score d’hésitation vaccinale de 40%. La stratégie de cocooning, visant à protéger l’entourage des personnes fragiles, est particulièrement efficace dans le cadre de la vaccination des femmes enceintes. Vacciner ces femmes réduit le risque de grippe grave pour elles et pour leur enfant à naître, les protégeant jusqu’à ce que l'enfant puisse être vacciné.
> Implanter des initiatives locales pluridisciplinaires
Notre groupe de travail suggère de mettre en œuvre des organisations locales pluridisciplinaires, soutenues par les CPTS et les ARS, pour encourager la vaccination à l’échelle territoriale. Les bilans de prévention, testés dans certaines régions, pourraient également devenir un levier pour faire le point sur la vaccination.
> Un professionnel de santé convaincu est un professionnel convaincant !
Si le professionnel de santé n’est lui-même pas convaincu par la vaccination, il ne peut non seulement pas communiquer efficacement auprès des patients, mais il risque même d’augmenter les inquiétudes du patient, voire de les créer. Cependant, la formation initiale sur la vaccination est souvent insuffisante. Pour que les professionnels de santé puissent bien informer leurs patients, ils doivent avoir accès aux bonnes informations. Pluritovac propose d'intégrer un enseignement transversal sur la vaccination dans les cursus, et de compléter cela par une formation continue. Des modules de formation basés sur des données probantes permettraient aux professionnels de répondre avec confiance aux questions des patients.
> Agir pour mieux prévenir les pandémies futures
La crise de la Covid-19 a mis en lumière l’importance des stratégies de prévention et de protection. Pour se préparer à d’autres pandémies, il est crucial d’améliorer la compréhension des stratégies de gestion de crise parmi la population et les professionnels de santé. Sans action immédiate, les lacunes actuelles pourraient avoir de lourdes conséquences lors de la prochaine pandémie.