Article publié dans Concours pluripro, décembre 2022

Pour Jacques Cittée, généraliste à L’Haÿ-les-Roses et président de la CPTS de la Bièvre, qui couvre cinq communes du Val-de-Marne, les choses sont claires : si une CPTS existe aujourd’hui sur son territoire, c’est grâce à l’Ipep : "Elle a été le catalyseur et le moteur de notre CPTS." Car en 2018, quand les premières discussions autour des CPTS ont eu lieu et que nul ne parlait encore d’Ipep, il se souvient avoir été plutôt sceptique. "C’était assez nébuleux et, surtout, on ne voyait pas le financement", se souvient-il. Mais l’année suivante, l’appel à manifestation d’intérêt pour l’Ipep a éveillé quelque chose en lui. "Il s’agissait d’expérimenter, de tester la preuve du concept, cela nous plaisait", se rappelle-t-il.

C’est donc un groupement – composé du pôle de santé de Jacques Cittée, de deux MSP émergeantes et du réseau Onco 94 –, et non une CPTS, qui a initialement répondu à l’Ipep. "On a travaillé pendant un an sur ce format. Ce n’est qu’ensuite qu’on a enchaîné avec la CPTS, même si, aujourd’hui, c’est elle qui porte le projet."

 

"Ce n'est pas en deux ans que l'on pourra voir des résultats"

Concrètement, le travail s’est focalisé autour du parcours des patients âgés entre la ville et l’hôpital (et plus précisément sur la question des comptes-rendus en sortie d’hospitalisation en gériatrie) ainsi que sur la prévention, et notamment sur le partage d’informations entre professionnels sur la vaccination des patients. Une approche qui correspond bien à celle revendiquée par Jacques Cittée en matière de coordination interprofessionnelle. "On était focalisés sur des projets, et c’est comme cela que les choses peuvent avancer", estime-t-il, ajoutant que le travail autour de l’Ipep a permis de nouer un cadre de dialogue avec l’ARS et l’Assurance maladie, qui s’est, par la suite, avéré fort utile lors des discussions autour de la constitution de la CPTS.

Reste un bémol, car c’est la philosophie générale de l’Ipep qu’il remet en cause : Jacques Cittée croit peu au caractère incitatif des forfaits proposés par l’Ipep : "C’est une bonne idée d’inciter, mais ce n’est pas en deux ans d’expérimentation, avec des façons de faire qui sont tout à fait nouvelles, que l’on pourra voir des résultats dans l’évolution des indicateurs. Quand on fait de l’innovation, il faut d’abord que les choses naissent et grandissent, ce n’est qu’ensuite que l’on peut mesurer les effets. On a donc été un peu opportunistes : on s’est servis de l’Ipep pour faire des choses qu’on estimait utiles".
 

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