Article publié dans Concours pluripro, octobre 2023
 

CPTS et DAC : complémentarité... mais pédagogie !

Objectif : lisibilité. Depuis un peu plus d'un an, tous les dispositifs territoriaux aidant à l'accompagnement sanitaire, social et médicosocial des usagers du système de santé se sont regroupés en une seule entité. Réseaux de santé, coordinations territoriales d'appui (CTA), plateformes territoriales d'appui (PTA), méthode d'action pour l'intégration des services d'aide et de soins dans le champ de l'autonomie (Maia), et parfois centres locaux d'information et de coordination (Clic) sont désormais réunis au sein d'un seul et même dispositif d'appui à la coordination (DAC), créé par la loi santé de 2019. Un dispositif qui répond aux sollicitations des professionnels et des structures en cas de situations complexes et assure une réponse globale aux demandes d'appui : analyse de la situation du patient, orientation et mise en relation, accès aux ressources spécialisées, suivi et accompagnement renforcé, planification des prises en charge... Des missions qui peuvent se recouper avec celles des CPTS.

Dans le sud de la France, la CPTS Pays d'Aubagne et de l'Étoile couvre dix communes au nord d'Aubagne et regroupe 450 professionnels libéraux. Et elle a intégré le conseil d'administration du DAC 13 Sud (Marseille, Aubagne, La Ciotat), créé en janvier 2023, en tant que représentant des professionnels de santé libéraux. "Ce DAC regroupe des acteurs avec lesquels les libéraux ont déjà l'habitude d'échanger. Il est donc aujourd'hui facilitant d'apprendre à travailler ensemble", soutient Nathalie Bonaventure, infirmière libérale, qui porte la double casquette de présidente du DAC et de la CPTS. Pour elle, le défi est de parvenir à bien identifier et séparer les missions de chacun : "Si on est sollicité, par exemple, pour trouver un médecin traitant, on doit s'organiser pour que le DAC traite cette demande dans le cas de patients en parcours complexes et que la CPTS le fasse pour tous les autres patients."

D'ailleurs, un groupe de travail réfléchit actuellement aux procédures à mettre en place afin que toutes les CPTS du territoire fonctionnent de manière identique avec le DAC. Tandis qu'un autre, plus restreint, amène les CPTS qui partagent des thématiques communes en lien avec leur territoire à concevoir ensemble les liens à nouer avec le DAC. Ainsi, celles qui ont, par exemple, des problématiques de prise en charge des personnes âgées vont décider ensemble de l'articulation de leurs compétences avec celles du DAC. "On voit clairement une complémentarité entre les DAC et les CPTS, mais il faut faire preuve de pédagogie auprès des acteurs de terrain libéraux pour parler de cette complémentarité, assure Nathalie Bonaventure. Le fait que des CPTS soient aujourd'hui au conseil d'administration du DAC et que 14 d'entre elles en soient membres, cela aidera à faire remonter les informations et clarifier les missions de chacune."
 

CPTS et hôpitaux de proximité : "Il faut créer des passerelles"

"Le territoire de notre hôpital de proximité correspond à celui de deux pôles de santé pluriprofessionnels créés en 2012, explique Jean-François Ricono, médecin généraliste, président de la CPTS Marches de Bretagne (Ille-et-Vilaine) et ancien président de la commission médicale d'établissement du CH des Marches de Bretagne. Lorsque la loi sur les CPTS est parue, une rapide analyse du territoire m'a fait penser que cet échelon constituait certainement le chaînon manquant pour développer des actions de prévention ne pouvant pas être déployées par les pôles de santé en raison de moyens et de périmètres trop restreints." À la création de la CPTS, en septembre 2020, l'entente étant bonne entre tous les acteurs (pôles de santé, DAC et hôpital), il était évident pour le médecin qu'elle devait tous les regrouper. "Certaines CPTS sont farouchement libérales, mais il est nécessaire, selon moi, de créer des liens entre la ville et l'hôpital afin de travailler sur les parcours."

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