"La CPTS permet aux professionnels de ne pas être isolés. C’est une demande forte des jeunes médecins qui ne s’installent quasiment plus seuls dans un cabinet", défend Guillaume Mauffré, délégué territorial de l’ARS Grand Est dans les Ardennes, auprès de nos confrères de l'Union. Dans le département, trois CPTS existent déjà - celles de Portes du Luxembourg, Vouzinois et Rethélois - et deux autres sont en projet : la Pointe et l’Ouest ardennais. Des organisations qui permettent à la fois une prise en charge de l’obésité de l’enfant, des consultations d'urgences ou encore un dialogue avec l’hôpital. Pourtant, elles ne recueillent que “45 à 74% d’adhésion” des professionnels, précise le journal local.

Mais si "l’utilité [de ces organisations territoriales] ne fait pas débat" aux dires d’Aymeric Deballon, président de la CPTS du Rethélois, il avoue comprendre "ceux qui sont réticents parce qu’on est tellement le nez dans le guidon, à tout faire vite qu’on a du mal à relever la tête". L'utilité des CPTS est aussi confirmée par Alain Dumont, président de la CPTS du Vouzinois, confiant qu'il est impossible "de faire sans désormais". Sur son territoire, la CPTS a mis en place de nombreuses actions, comme un "mini-SAS" (service d’accès aux soins), ou encore des projets qui rapprochent les libéraux et les hospitaliers. Ainsi, ils ont travaillé "avec les médecins de l’hôpital pour réaliser une ordonnance de sortie unique" raconte-t-il à l'Union. Un moyen de faciliter la coordination.

Et s'ils soutiennent ce discours, c'est parce que dans les Ardennes, il faut convaincre les professionnels de santé. "Faire des réunions, changer de logiciel, de la paperasse encore… alors que je n’ai même pas le temps de voir mes patients, confie à l’Union une médecin qui estime que la création de CPTS fera office de juge pour son métier. Je fais correctement mon boulot, je n’ai pas besoin qu’on me fixe des objectifs pour ça".

Des avis qui divergent et posent la question des différentes attentes des professionnels de santé. Mais Alain Dumont et Aymeric Deballon persistent et signent : une CPTS est une organisation « souple », « efficace » et « pragmatique ». Et s’ils sont bien appliqués, ces outils aboutissent à des actions concrètes pour les patients.

RETOUR HAUT DE PAGE