"50% des médecins généralistes français exercent à moins de 43 kilomètres de leur université d’internat." C’est ce que révèle une enquête de l’Insee publiée hier, 12 novembre, et qui porte sur les médecins libéraux ayant débuté l'internat entre 2004 et 2007 et aujourd’hui considérés comme définitivement installés. L’étude détaille ainsi certaines raisons expliquant la répartition de plus en plus inégale des médecins sur le territoire. "Six sur dix se sont installés de manière pérenne dans la région dans laquelle ils sont nés, et environ un sur dix s'est installé dans sa commune de naissance." Pour la moitié de ces médecins, la distance à vol d’oiseau entre les communes de naissance et d’exercice est "inférieure à 85km".  

Des territoires plus favorisés que d’autres…

Les régions Hauts-de-France, Île-de-France et Grand-Est montrent le plus fort taux (environ 80%) de médecins généralistes libéraux installés dans leur région de naissance. "Le lieu de l'internat est aussi un des principaux déterminants du lieu d'installation", poursuit l'étude. Dans le sud de l’hexagone, la faculté médecine de Nice se démarque : en moyenne 18 km séparent le lieu d’exercice des médecins de leur université de formation. Cette distance "atteint 35 km pour l'université de la Réunion : plus des trois cinquièmes des généralistes libéraux de cette génération ayant effectué leur internat à la Réunion y étant installés".


source : Insee

Une répartition inégale des médecins d’autant plus marquée autour des "aires d’attractions" (pôle de population et d'emploi) des grandes villes. Ainsi, 56.7% des nouveaux médecins sont installés dans "l'aire d'attraction" d'une ville de plus de 200.000 habitants (hors Paris), alors que presque la moitié (43,3%) de la population y réside. A contrario, les aires de moins de 200.000 habitants, regroupant des populations plus âgées et plus pauvres, et donc aux besoins en soins plus importants, n'accueillent que 30% des nouveaux médecins.  

Des chiffres qui alimentent d’autant plus le débat autour de la lutte contre les déserts médicaux. Au cours des dix dernières années, le nombre de généralistes a diminué en France, alors que la population a augmenté et vieilli. 

[Avec l’AFP] 

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