C’est par un communiqué commun signé par la CPTS du Grand Gaillacois (Occitanie) que Théo Combes, son président, a annoncé qu'il fera, à l'instar des médecins de sa CPTS, grève à compter de demain. "Nous voulons retrouver des conditions acceptables pour faire vivre la médecine de proximité. Nous voyons aujourd’hui que beaucoup de cabinets médicaux et de maisons de santé pluriprofessionnelles sont en difficultés avec les limites du financement actuel et les retards des négociations conventionnelles", explique-t-il. Car les médecins sont en attente depuis 2016... "En 2021, il y avait la pandémie et on nous a dit d’attendre un peu pour les négos. En 2022, on nous a dit qu’il y avait les élections et que ce n’était pas le bon moment. Et en 2023, nous avons été assaillis de reproches et de remontrances. Il y a finalement eu la gifle des 26,50 euros et les diverses lois qui mettent en cause la notion même de médecin traitant..."
"Nous espérons qu’il y ait enfin un rééquilibrage au niveau des dépenses de santé. Le secteur des soins de ville est loin derrière l’hôpital alors que cela est différent dans les autres pays qui se rendent compte que les soins primaires sont importants." Pour le médecin, tout cela ne peut fonctionner qu’avec des financements à la hauteur : "Rien que pour le cabinet médical, il faut payer le salaire de la secrétaire médicale, le loyer et les charges qui ont augmenté. De plus, on nous demande de prendre en charge une patientèle toujours plus nombreuse et polypathologique. La médecine générale de proximité ne survivra que si elle a les moyens de le faire, sinon les médecins généralistes vont s’orienter vers d’autres carrières." Pour preuve : Théo Combes reçoit tous les jours des offres pour devenir médecin-conseil, médecin salarié dans un centre de santé de soins immédiats ou médecin d’une plateforme commerciale de téléconsultation… "Je comprends que des confrères jettent l’éponge."
"Nous avons effectué un sondage au sein de notre CPTS : 85% des médecins ont répondu qu’ils allaient faire grève. À la vue de ces résultats, les autres ont décidé se joindre au mouvement. Il y a un effet boule de neige", précise le généraliste. Au-delà de l’absence de médecins, il n’y aura également aucun accès aux soins. "Cela fait des mois, voire des années que nous faisons des 'actions gentilles' et que nous alertons. Nous n’avons pas été entendus et on nous a ri au nez. Nous devons faire une action forte. Ce n’est pas de gaieté de cœur mais nous y sommes contraints, nous allons donc faire une vraie fermeture dure."
En cas d'urgence, les patients sont informés qu'ils seront réorientés vers le 15, "comme le recommandent les autorités".