L'année 2024 étant placée sous le signe de l'activité physique, le Comité régional olympique et sportif (Cros) de Bourgogne-Franche-Comté a décidé de proposer une formation inédite à destination des professionnels de santé et du sport. Ainsi mercredi dernier, le Complexe d’optimisation de la performance sportive (Cops) de Besançon dans le Doubs, a accueilli une dizaine d'entre eux (sages-femmes, kinés, enseignants en APA…) afin de les former à l'activité physique des femmes enceintes ou en post-partum. Sous la houlette de Clémentine Deshayes, sage-femme libérale spécialisée dans les activités physiques adaptées à la maternité du CHU de Besançon, tous ont écouté attentivement le cours portant sur cette pratique aux recommandations très précises. "Si pendant longtemps on a dissocié activités physiques et grossesses, la pratique sportive pour les femmes enceintes est maintenant conseillée dans beaucoup de pays. Maintenant, il faut former les professionnels, pour qu'ils puissent répondre à la demande des futures mamans", explique Clémentine Deshayes auprès de France 3.

Réduction de la fatigue, de l'anxiété ou des risques de déprime post-partum, prévention du diabète gestationnelle, raccourcissement du temps de l'accouchement, meilleur développement physique et neurologique du bébé... la liste des bienfaits de cette pratique est longue. Cependant, si l'objectif principal de cette formation est bien de permettre une amélioration de l'offre de sport adaptée à destination des femmes enceintes, ou qui viennent d'accoucher, il faut avant tout former correctement les professionnels.
Pour cela, le cours dispensé par la sage-femme mêle une partie théorique avec une prise de notes, et une autre pratique avec des séances sur la respiration, tests d'une ceinture à électrodes permettant de voir quels muscles travaillent, mise en situation avec l'ajout d'un faux ventre en silicone pour comprendre les difficultés de la femme enceinte... "Il est important de donner les bons réflexes aux professionnels. Il faut respecter des recommandations et des contre-indications. Il ne faut prendre aucun risque, ne pas chercher la performance, mais plutôt la régularité. Trente minutes d'activités par jour, et ce tout au long de la grossesse, jusqu'au terme, c'est l'idéal", rapporte la professionnelle.


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Pour preuve de la réussite et de l'intérêt de cette formation, certains "élèves" sont venus de loin pour y assister. Yoan, enseignant en activités physiques adaptées à Saint-Florentin dans l'Yonne, a par exemple parcouru 260 km. "Peu de professionnels, dans l'Yonne, étaient capables de suivre, de renseigner et de coacher une femme enceinte ou en post-partum. Avec ces leçons, je me sens légitime, à l'aise, et je n'aurai pas cette peur de mal faire", précise-t-il toujours au micro de France 3. Idem pour Frédéric, kinésithérapeute et ostéopathe, qui de par son métier "a déjà accompagné des femmes enceintes", mais qui tenait à obtenir des conseils, "car il ne faut pas faire n'importe quoi. Maintenant, je pourrai aller sur le terrain des activités sportives". À terme, Clémentine Deshayes, espère bien développer un véritable réseau entre les professionnels participants, mais aussi et surtout,  créer un "vrai suivi" pour les patientes qui pourront être "renvoyées par les sages-femmes vers un coach sportif". 

 

[Avec France 3]

 

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