Article publié dans Concours pluripro, mai 2024
 

En fonction des territoires et des diverses structures amenées à fusionner, l'émergence et la consolidation des dispositifs d'appui à la coordination (DAC) ont été, ces dernières années, plus ou moins simples. Pour le DAC 13 Sud de Marseille, par exemple, l'équipe a dû "travailler à la convergence des dispositifs", explique sa présidente, Nathalie Bonaventure, car ils ont "intégré des structures publiques et privées". Et l'ancienne infirmière, également présidente du DAC et de la CPTS Pays d'Aubagne et de l'Étoile (Paca), l'assure : "La démarche a été difficile d'un point de vue administratif et humain, car chacun avait l'habitude de travailler en équipe réduite et dans son champ d'expertise. Il a fallu gérer une nouvelle organisation et une montée en compétences des référentes de parcours." Un important travail avec les partenaires a aussi été réalisé... et celui-ci est toujours en cours. "Ce travail d'animation territoriale a vraiment toute son importance, car beaucoup ne connaissent pas le pôle d'expertise que représente le DAC", ajoute Nathalie Bonaventure.

À l'inverse, pour le DAC 74, en Haute-Savoie (Auvergne-Rhône-Alpes), la mise en oeuvre du dispositif a été relativement simple, car sur le territoire, "nous n'avions que des méthodes d'action pour l'intégration des services d'aide et de soin dans le champ de l'autonomie (Maia), portées par le conseil départemental, et un réseau de santé, indique Michel Routhier, son directeur. Aucune autre structure n'était présente." En Bretagne, terre riche en réseaux de santé, "la transformation au niveau des territoires a été assez naturelle, aussi parce que nous avons été bien accompagnés par notre ARS", pointe Jean-François Conrad, médecin directeur au sein du DAC Appui Santé Nord Finistère et vice-président de la Fédération nationale des dispositifs de ressources et d'appui à la coordination des parcours en santé (Facs). Une transformation naturelle certes, mais qui n'empêche pas pour autant des ajustements pour parvenir à travailler notamment sur les prises en charge polyvalentes proposées par les DAC. "Cette approche s'est déroulée dans un esprit constructif, ajoute le médecin. Tout le monde avait quelque chose à y gagner."

 

À l'interface des acteurs du territoire

Pour rappel, les DAC, déployés en majorité à l'échelle départementale dans le cadre de la loi du 24 juillet 2019 relative à l'organisation et la transformation du système de santé, visent à soutenir la coordination des professionnels dans la prise en charge des parcours complexes des patients. Leur mise en place répond à trois missions :

• assurer une réponse aux demandes des professionnels confrontés à une problématique d'ordre sanitaire, social ou médico-social (accueil de la demande via son numéro unique, analyse de la situation, orientation du professionnel, suivi et accompagnement renforcé des situations ainsi que la planification des prises en charge, le tout en lien avec le médecin traitant) ;
• contribuer, avec d'autres acteurs et de façon coordonnée, à la réponse aux besoins des personnes et de leurs aidants en matière d'accueil, de repérage de situations à risque, d'information, de conseils, d'orientation, de mise en relation et d'accompagnement... Il s'agit d'actionner les bons acteurs pour solutionner les problématiques de chacun. Une approche qui s'exprime à l'échelle individuelle des personnes, mais en aucun cas les DAC ne sont effecteurs de soins. "Nous avons d'abord une mission de 'call center', nous recevons des appels quotidiens que nous orientons vers les ressources sanitaires, médico-sociales et sociales du territoire", résume Sylvie Lainé, directrice de l'association RT2S77, qui porte le DAC 77 Sud (Seine-et-Marne), et trésorière de la Facs nationale. Puis, en fonction des besoins, les coordinatrices ou référentes parcours prennent la main ;
• participer à la coordination territoriale. "En tant que DAC, nous essayons d'être dans le pratico-pratique pour faciliter la vie des acteurs, rapporte Jean-François Conrad. Nous sommes à l'interface des groupements hospitaliers de territoire, des établissements médicaux et médico-sociaux, des professionnels de santé et des organisations coordonnées type CPTS. Nous jouons un rôle spécifique et nous sommes neutres. Nous n'avons rien à gagner, sinon le bénéfice de rendre service en travaillant de manière coordonnée, en appui aux pratiques."

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