Depuis leur entrée en IFMK, 44 % des étudiants n’ont jamais pu manger au restaurant universitaire dont 65% expliquent par un éloignement géographique trop important des campus. "Dans un contexte où 1 étudiant en kiné sur 5 ne mange pas à sa faim, il est nécessaire qu’étudier en kiné ne rime plus avec être exclu des services étudiants", dénonce la Fnek.
De plus, à peine 2 % des étudiants en kinésithérapie résident dans une cité universitaire du Crous et la grande majorité vivent dans un studio ou en colocation, où les loyers sont largement plus élevés qu'en cité universitaire.
Par ailleurs, s'il existe des aides financières de lutte contre la précarité pour les étudiants universitaires, "du fait de leur exclusion, 85 % des étudiants en kiné ignorent leur existence, et moins de 1 % ont pu y avoir recours", précise l'enquête de la Fnek. De même, les étudiants boursiers ont droit à des mesures d’aide, mais plus de 60 % n’ont pas accès au repas à 1 euro pour le midi et la moitié ne sont pas exonérés de la CVEC (taxe étudiante).
Dans l'enquête, plus de 3 étudiants sur 10 (35%) déclarent que leur santé mentale s’est dégradée depuis leur entrée en formation et la pression de devoir travailler. "Devoir travailler, travailler plus, toujours plus pour répondre aux relances de paiement de l’école, c’est dur, je n’ai pas le droit à un accroc dans mes études", confie ainsi un étudiant.
Pour la Fnek, l’intégration universitaire de l’ensemble des instituts de formation doit être "une priorité" : "C’est la seule solution pérenne pour garantir une formation de qualité, un accompagnement adapté et un accès équitable aux droits étudiants." Rappelant qu'en contrepartie de l'obligation exercer en zones sous-dotées ou en salariat durant deux ans dès 2028, les kinés devaient voir leurs frais de scolarité harmonisés aux frais universitaires avant le 1er janvier 2025 et leur rémunération revalorisée. Mais "rien n'est fait" concernant l'harmonisation des frais, dénonce la Fnek, alors que les revalorisations prévues au 1er juillet 2025 ont été reportées… "Les étudiants, déjà précaires avant ces mesures, n’ont plus aucune perspective : s’endetter d’en moyenne 25.000 euros pendant ses études pour être à la fois restreint dans son exercice et rémunéré au lance-pierre. La filière kinésithérapie est négligée."