L'expérimentation de l’accès direct aux kinésithérapeutes exerçant dans une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) est officiellement lancée ! Un arrêté en date du vendredi 6 juin entérine ainsi l'annonce faite le 6 avril 2024 par Gabriel Attal, alors Premier ministre, de la "possibilité d’aller consulter directement un kiné, par exemple quand on a une lombalgie, sans passer par un généraliste", avait-il détaillé, dans l'objectif général de "simplifier 16 procédures médicales du quotidien". Une expérimentation prévue dans la loi Rist portant sur l'amélioration de l’accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé 

Ainsi, l'arrêté fixe les 20 départements concernés* par cet accès direct expérimental : l'Aude, les Deux-Sèvres, les Côtes d'Armor, le Gers, la Haute-Corse, le Haut-Rhin, l'Isère, le Loiret, la Martinique, Mayotte, la Meurthe-et-Moselle, le Nord, la Réunion, le Rhône, la Seine-Maritime, le Tarn, le Var, la Vendée, l'Yonne et les Yvelines.  


Il précise également que le masseur-kiné, exerçant dans une CPTS au sein de ces départements, peut prendre en charge les patients "sans prescription médicale" et fixe le nombre maximum des séances selon deux cas de figure : sans "diagnostic médical préalable", le kiné peut proposer au maximum 8 séances, mais si le patient a reçu un premier diagnostic, ce dernier peut "[pratiquer] son art conformément aux recommandations de bonnes pratiques professionnelles", ajoute l'arrêté. En revanche, si un diagnostic ou un avis médical s'avère nécessaire, le kiné doit orienter le patient vers son médecin traitant ou, à défaut, un autre médecin.

 

 

"Enfin !, lance Guillaume Rall, président du SNMKR. Plus d'un an et demi pour sortir un arrêté départemental… alors que tout le monde cherche par tous les moyens à rendre le système de santé plus pertinent ! Ça reste une expérimentation, uniquement dans 20 départements, uniquement en CPTS, mais s'il faut commencer par là, on commence par là."  

Si le terme "diagnostic médical préalable" peut prêter à confusion, le masseur-kiné détaille, pour Concours pluripro, les termes de l'accord entre la Cnam et les syndicats de kinés : "Le diagnostic médical est considéré comme non établi quand le patient vient voir le kiné pour un premier épisode d'une douleur au dos, par exemple, pour lequel il n'a jamais vu le médecin et pour lequel il n'a pas d'ordonnance. Dans ce cas, le kiné pourra réaliser jusqu'à 8 séances. En revanche, si le patient vient voir le kiné pour une tendinite de l'épaule, déjà vue par le médecin un an plus tôt, les séances avec le kiné ne sont pas limitées…"  

 

Pour être éligible à l'expérimentation, d'une durée de cinq ans, le professionnel de santé doit se déclarer auprès de l'ARS. "La traçabilité de l'info est essentielle", insiste Guillaume Rall, qui rappelle que "déjà 300 000 consultations" ont réalisées en accès direct en maison de santé "pour 0 événements indésirables signalés". Et Guillaume Rall, installé dans le Loiret – département autorisé pour l'expérimentation – et membre (bientôt président) de la CPTS Ouest Loiret, compte se lancer dès que possible. Tous les feux sont verts, semble-t-il. "On a même des médecins qui sont contents, c'est pour dire !" 
 

NOTE
* L'expérimentation devait initialement avoir lieu dans 13 départements  

 
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