Entre 800 et 40.000 euros de plus pour le même cursus et "parfois même plus", comme le précise Louise Lenglin, présidente de la Fédération nationale des étudiants en kinésithérapie (Fnek), contactée par Concours pluripro. Alors que le gouvernement et l’Assurance maladie s’étaient engagés en juillet 2023, à "harmoniser au national ces frais de scolarité sur des frais universitaires avant le 1ᵉʳ janvier 2025", rien ne semble avoir été fait depuis ce moment, il y a un an et demi. La Fnek, soutenue par trois autres syndicats d’étudiants en santé (Anesf, Unced, Anepf*) a donc décidé d’interpeller les pouvoirs publics au travers d’une mobilisation qui réunira les "étudiants en kinésithérapie et des étudiants en santé" qui se déroulera ce vendredi 20 décembre à Paris et à Rennes.  

"La manifestation concerne les étudiants en kinésithérapie mais la privatisation et la financiarisation des études en santé est un sujet commun. L’appel à la mobilisation est surtout mené par les étudiants en kiné pour les étudiants en kiné, mais nous avons le soutien d’autres fédérations d’étudiants en santé car nous sommes tous concernés par les frais de scolarité et la précarité étudiante, poursuit Louise Lenglin. Dans l’avenant 7 de la convention des masseurs-kinésithérapeutes, signé en juillet 2023, l’Assurance maladie devait mener des groupes de travail afin d’harmoniser les frais de scolarité avant le 1er janvier 2025." Problème, il semblerait qu’un seul groupe de travail dans lequel "il ne s’est rien passé"  ait eu lieu en décembre 2023. "Depuis, nous relançons fréquemment les pouvoirs publics, mais cela fait un an que nous n’avons pas de nouvelles. Un nouveau groupe de travail a été annoncé le 13 janvier prochain, mais on nous a annoncé, de manière officieuse, qu’aucune solution de financement n’avait été trouvé", poursuit la présidente de la Fnek.  
 

 

"Il y a un risque important de décrochage lors des études mais aussi en ce qui concerne l’attractivité de la filière." Comme le rappelle Louise Lenglin, il y a des instituts de formation en masso-kinésithérapie (IFMK) "privés à but lucratif, ainsi que des établissements publics". "Par exemple, en région parisienne les frais de scolarité de l’AP-HP s’élèvent à 200 euros l’année alors que dans des établissements privés ces mêmes frais s’élèvent à 6.000, 40.000 voire plus comme c’est le cas dans le 15e arrondissement de Paris. À 1km d’écart à peine, il y a des milliers d’euros de frais de scolarité de différence." Les étudiants sont répartis dans les IFMK en fonction de leur classement lors du concours PACES. "Après cette première année, plusieurs IFMK s’offrent à nous, privés comme publics, mais le choix s’effectue en fonction du classement. Les premiers choisissent donc les établissements publics et les suivants vont être obligés de payer un établissement privé." Dans d’autres régions, comme à Nantes par exemple, "le seul IFMK à notre disposition coûte 6.000 euros l’année".  

La Fnek et les autres fédérations demandent donc au pouvoir public de tenir leurs engagements. "L’avenant a été signé l’été 2023 et nous n’avons depuis aucune nouvelle de ces groupes de travail. Au vu des mobilisations, ont nous a annoncé la tenue d’un nouveau groupe de travail mais l’ont nous a déjà annoncé comme un aveu d’échec", déplore Louise Lenglin. "Ce n’est pas entendable. Ce n’est pas aux étudiants d’en payer le prix car le gouvernement ne sait pas comment faire. Ce qui été convenu dans l’avenant, c’est que si au 1er janvier 2025, il n’y avait pas de solution, l’Assurance maladie devait proposer une aide financière aux étudiants. Nous connaissons tous les difficultés de la Cnam actuellement, et ce n’est pas à elle de compenser cette absence de solution. Nous trouvons inquiétant que le ministère ne respecte pas ses engagements."

Les étudiants se rassembleront donc à 14h30 ce vendredi à Paris et à Rennes, avec une revendication majeure celle de "l’accès à une formation financièrement abordable, conformément aux promesses formulées".  

L’Association Nationale des Étudiant·e·s Sages-Femmes (Anesf), l’Union Nationale des Etudiants en Chirurgie Dentaire (Unecd) et l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf)

 

RETOUR HAUT DE PAGE