"Nous sommes parmi les métiers de la santé les moins bien rémunérés". Il n’est pas syndiqué mais Nicolas Kanyandekwe a suivi de près les négociations entre les trois syndicats de kinés et l'Assurance maladie au cours de l’année 2022. Et ce praticien installé à la maison de santé de Pertre, aux côtés de son épouse qui exerce également en tant que kinésithérapeute, exprime sa solidarité avec les deux syndicats qui ont refusé de signaler l’avenant 7. "Depuis dix ans, le tarif de nos actes n’a pas évolué. Pour le plus courant, il est à 16 €", rappelle-t-il dans les pages de Ouest France. Passer à seulement 18 €, "c’est indécent", surtout en période d’inflation. Pour lui, "20€ me semble être le minimum acceptable".
 

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Malgré la présence d’autres kinés sur le territoire du pays de Vitré, les deux praticiens de la maison de santé sont "débordés", assure-t-il. Même en recevant entre 16 et 22 patients par jour, "nous avons une trentaine de patients en liste d’attente et près de deux mois de délai".

Alors, pour montrer son mécontentement et partager ces informations avec les usagers de la maison de santé, il a affiché son refus d’une "santé low-cost" sur la porte de son cabinet. On peut y lire : "Soutenez votre kinésithérapeute, nos conditions d’exercice se dégradent !"

Nicolas Kanyandekwe, qui a ouvert son cabinet à Pertre en mars 2021 après avoir exercé plusieurs années en Belgique, reconnaît que s’il gagne "plus que le Smic", il ne bénéficie ni de congés payés ni des avantages du statut de salarié, et il travaille de très longues heures.. "C’est comme si un salarié travaillait depuis quinze ans dans une entreprise sans évolution de salaire".

La revalorisation à 20 euros lui permettrait d’investir dans un secrétariat et donc de se dégager du temps, pour lui comme pour ses patients. Sans elle, le kiné met en garde sur "la dégradation de la prise en charge", en prenant pour exemples certains confrères "poussés à commercialiser leurs pratique", comme ceux qui prennent plusieurs patients à la fois ou favorisent des actes mieux rémunérés que d’autres.

[Avec Ouest France]

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