Les fédérations ont donc diffusé pendant un mois (du 3 octobre au 17 novembre 2023) un questionnaire auprès des étudiants des 36 universités proposant l'accès aux études de santé. Les résultats sont alarmants. "La pédagogie n'est pas du tout à la hauteur des attentes ; au niveau local, les étudiants ne sont pas impliqués comme ils devraient l'être dans la mise en place de la réforme. Ils se retrouvent seuls et les UFR n'ont pas les moyens de les accompagner", précise Flore Greze.
"Cette première année se voulait être une année de formation pour les futurs professionnels de santé et non pas une année de sélection, rappelle Louise Lenglin, première vice-présidente de la Fnek. Il était donc important de définir des objectifs d'évaluation autres que des cases à cocher. Pourtant, 75 % des universités ne proposent qu'une ou deux modalités d'évaluation écrite." Les QCM sont donc encore largement présents au sein de cette première année de formation.
Du côté des modalités pédagogiques, Louise Lenglin dénonce l'utilisation répétée de visionnage de capsules vidéo, ce qui est "bien loin des attentes pédagogiques des étudiants. L'épreuve orale à la fin de cette année de santé est aussi largement décriée. Cette épreuve manque de cadrage et d'harmonisation, que cela soit entre ou au sein d'une même faculté. Le contenu, les critères d'évaluation en fonction des jurys, la différence entre les questions posées, mais aussi le poids des oraux dans la sélection, peuvent être très différents d'une université à une autre." Louise Lenglin rapporte que dans plusieurs de ces unviersités, "des étudiants qui obtiennent pourtant de bons résultats à l'écrit, ne passent même pas les oraux, ce qui va à l'encontre de l'égalité des chances".