Les étudiants et les pharmaciens ont donc décidé d’unir leurs voix et de défiler main dans la main ce mardi après-midi. Le rendez-vous a été donné entre 10h et 13h30, en fonction des treize villes* de France participantes. En organisant ces manifestations, l'Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf), soutenue par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l'Union de syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), cherche à attirer l’attention des pouvoirs publics sur les difficultés économiques rencontrées par la profession et sur le risque de désertification médicale. "Cela fait sept ans qu'on attend une réforme du troisième cycle d'études, nécessaire pour l'attractivité de la filière. Parallèlement, ça fait quatre mois qu'on attend l'ouverture des négociations conventionnelles, et on a décidé, étudiants et pharmaciens, de se soutenir", a expliqué à l'AFP Philippe Besset, président de la FSPF, premier syndicat des pharmaciens. "Le gouvernement ne remet pas en cause l'intérêt de ces sujets, mais il procrastine et cela devient insupportable."
 


Dans le cadre des tant attendues négociations conventionnelles avec l'Assurance maladie, qui tarderaient à débuter selon les pharmaciens, la FSPF réclame un milliard d'euros supplémentaires pour le budget à venir pour pouvoir augmenter les salaires, dans le sillage de l'inflation. De leurs côtés, les étudiants veulent voir "avancer" la réforme du troisième cycle qui doit leur apporter des conditions d'études plus attractives. Les futurs pharmaciens demandent des conditions de formation comparables à celles des étudiants de médecine en première année d'internat, soit un doublement de leur indemnité de stage en sixième année, passant de 550 euros par mois à 1.200, et le versement d'indemnités de transport et d'hébergement pour les stages. "Nous voulons une formation de qualité, et pouvoir faire nos stages ailleurs que dans notre ville d'études", a dit à la presse Lysa Da Silva, présidente de l'Anepf.

D’après l'Anepf, en deux ans, près de 1.500 places (1.027 en 2022 et 471 en 2023) sont restées vacantes en entrée d'études de pharmacie, à l'issue de la première année plus générale d'études de santé. Les futurs pharmaciens d'officine demandent des conditions de formation comparables à celles des étudiants de médecine en première année d'internat, soit un doublement de leur indemnité de stage en sixième année, passant de 550 euros par mois à 1.200, et le versement d'indemnités de transport et d'hébergement pour les stages. 


Si pour l’heure, aucun syndicat n’a évoqué une possible grève ou une fermeture des officines, ils ont invité la profession à rejoindre les cortèges et à se rendre à cette mobilisation visible, au moyen notamment d'affichettes dans les pharmacies et d'une pétition, précise l’AFP. Sur l’affichette est représenté le rideau baissé d'une pharmacie, cela afin d’illustrer les difficultés économiques et le risque de désertification médicale. Selon Philippe Besset "25 pharmacies" fermeraient chaque mois depuis le début de l'année. Depuis 2007, la France aurait perdu 4.000 officines pour un total de 20.000 pharmacies en 2023. Pierre-Olivier Variot, président de l'USPO a cependant prévenu que "sans réaction du gouvernement, le mouvement se durcira"Une délégation de l'Anepf et de responsables de la FSPF et de l'USPO a été reçue au ministère de la Santé à l'issue de la manifestation.

 


* Paris, Nantes, Nancy, Besançon, Toulouse, Clermont-Ferrand, Bordeaux, Marseille, Montpellier, Grenoble, Limoges, Caen et Reims.

 

[Avec l’AFP]

 

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