"La délégation de tâches supplémentaires aux pharmaciens est indispensable", a déclaré Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens, lors d'une conférence de presse sur la démographie de la profession. Comme elle le rappelle, les pharmaciens n’ont pas l’intention de s’exempter de leur "cœur de métier", à savoir la délivrance de médicaments, mais "le métier de pharmacien a besoin d'évoluer en fonction des besoins de la population".


Il existe déjà plusieurs protocoles qui permettent aux pharmaciens de réaliser des actes médicaux longtemps réservés aux médecins, afin de faciliter l'accès aux soins, dans un contexte de pénurie de soignants de plus en plus présente dans plusieurs régions. Les pharmaciens peuvent ainsi effectuer certaines vaccinations, renouveler des ordonnances de maladies de longue durée, aider au dépistage du cancer colorectal ou encore délivrer des antibiotiques en cas d'infection urinaire aiguë. "Le pharmacien joue un rôle surtout dans la prévention, surtout l’accompagnement et aussi dans la coordination des soins. C’est par exemple le cas avec la dispensation protocolisée", avait déclaré Eric Myon, pharmacien et président de la CPTS Paris 8, au dernier café nile, le 31 mai dernier.
 

Lire aussi : Plus de 500 consultations médicales "évitées" en neuf mois : la CPTS Paris 8 dresse un bilan positif du protocole cystite et angine


Ils sont également en mesure d'effectuer des tests rapides d'orientation diagnostique (Trod) pour l'angine bactérienne, la grippe et le Covid. En cas de résultat positif, le malade peut être redirigé vers un professionnel de santé ou se voir prescrire les médicaments nécessaires s'il s'est présenté avec une ordonnance de son médecin. "Ces protocoles d'orientation permettent une prise en charge rapide et plus simple, compte tenu de la difficulté d'accès aux médecins", a détaillé Bruno Maleine, président du Conseil central des pharmaciens titulaires d'officine.
La délégation de certains actes "permet de désengorger les cabinets médicaux et les urgences, et de libérer du temps médical", et son développement est souhaitable "sur des pathologies dont on peut maîtriser les complications", a-t-il estimé. L'Ordre a recensé 73.795 pharmaciens au 1ᵉʳ janvier 2023, un chiffre relativement stable par rapport aux années précédentes (baisse de 0,3 %), selon les données dévoilées mardi.

 

[Avec l’AFP]

 

RETOUR HAUT DE PAGE