"De nombreux enseignants encouragent les parents à venir nous consulter, parfois directement, sans passer par le médecin, ce qui peut créer des frustrations et des incompréhensions, tout d’abord parce qu’une première consultation chez le médecin permet de déterminer la pertinence d’une indication orthophonique et aussi parce que nous sommes une profession prescrite. Nous avons donc besoin de l’ordonnance du médecin pour intervenir", rappelle Adèle Colin. Elle souhaite donc trouver une collaboration optimale entre les trois : EssOr Prévention, l’Éducation nationale et les médecins généralistes. D’autant qu’au moment de la création de l’association, des directeurs d’école avaient contacté ses responsables pour intervenir auprès du personnel enseignant.
L’association mène aussi des actions vis-à-vis des familles et souhaiterait agir dans le cadre de cours de préparation à l’accouchement de sages-femmes ou en PMI pour faire de la prévention sur la surexposition aux écrans ou le développement du langage. "On entend aussi développer un projet de prévention précoce autour de l’émergence du langage chez les tout-petits à travers des sessions qui s’appuient sur le principe que tout est langage au quotidien. Par exemple, comment renforcer le langage au cours d’un atelier cuisine, explique Pauline Chevallier. Nous voudrions obtenir des financements de l’ARS pour le déployer."
L’association assure enfin une mission à destination de ses membres, via des groupes de travail pour échanger au sujet des prises en charge, formations, nouveaux protocoles ou supports de rééducation. "Pour le moment, nos groupes de travail ciblent les orthophonistes salariés, libéraux et étudiants, rapporte-t-elle. Nous sommes dans une démarche de mutualisation, dans des échanges de pratiques, pour répondre à un besoin de partage." Ce que reconnaît Adèle Colin : "Plus nous mutualisons, mieux nous allons pouvoir agir. Nous avons beaucoup d’idées, mais il nous faut du temps pour les réaliser et rechercher des financements."