Cette disposition, incluse dans l’avenant 19 à la convention des orthophonistes signé le 25 février 2022, fait grincer des dents. "Le fait de valoriser la coordination ne nous pose pas de problème, bien au contraire. Mais le cadre fixé par les critères du Fami est trop restrictif et éloigné des réalités du terrain", expose Emily Benchimol, vice-présidente de la Fédération nationale des orthophonistes (FNO), l’unique syndicat représentatif de la profession.
Pourtant, le travail en lien avec des équipes pluridisciplinaires est au cœur du métier d’orthophoniste. "Nous assurons une forme de coordination informelle avec les médecins prescripteurs, les ergothérapeutes ou encore les structures qui accueillent nos patients. Le compte-rendu de bilan orthophonique est d’ailleurs l’outil par excellence de cette coordination", affirme Emily Benchimol. À cela s’ajoutent les équipes de soins coordonnées autour du patient (Escap), ainsi que les équipes de suivi de scolarisation (ESS) des enfants porteurs de handicap, auxquelles les orthophonistes participent aux côtés des psychologues et infirmières scolaires et de la communauté éducative.
"Les CPTS nous semblent des dispositifs intéressants mais elles sont insuffisamment déployées sur le territoire, poursuit Emily Benchimol. Quant aux MSP, peu d’orthophonistes s’y retrouvent car elles trouvent le cadre trop rigide. Nous demandons à la Cnam de suspendre le caractère obligatoire du sixième critère, ou à défaut, d’inclure les formes de coordination que nous pratiquons sur le terrain, d’ailleurs souvent bénévolement, puisque la nomenclature ne nous permet pas de convertir ce travail en actes facturables."