C’est un rapport encore confidentiel que Europe 1 a pu consulter "en avant-première et en exclusivité", et dans lequel la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (Sfap) formule des propositions pour pallier le manque de soins palliatifs en France. Car face au "millefeuille de structures" qui existe, "il est devenu difficile pour un médecin d'orienter son patient vers la prise en charge optimale", précise la radio. Une urgence de santé publique sachant que deux-tiers des Français n’ont pas accès aux soins palliatifs, que seules 30% des personnes qui en auraient besoin peuvent réellement en bénéficier, et que 26 départements sont dépourvus d’unités de soins palliatifs.

Il s’agit donc, pour Claire Fourcade, présidente de la Sfap, de centraliser l'accès aux professionnels de la fin de vie : "Un médecin généraliste accompagne chaque année, en moyenne, trois patients en fin de vie. À chaque fois, ça va être quelque chose de nouveau. L'idée, c'est d'avoir une équipe sur le territoire qui va coordonner l'ensemble des besoins. Le médecin appelle un numéro et c'est une équipe spécialisée qui va se charger de comprendre avec le patient ce dont il a besoin avec ceux qui le soignent", a-t-elle déclaré au micro d’Europe 1. 

Une astreinte téléphonique serait donc disponible 24h sur 24, précise-t-elle, pour "faire appel, en cas d'urgence, à une équipe qui soit en capacité de répondre 24 heures sur 24. L'idée, c'est de ne jamais laisser des soignants de premier recours ou des patients sans la moindre solution"

Autre mesure phare : former les infirmières en pratique avancée aux soins palliatifs. Ce qui permettrait notamment de garantir un accès aux soins palliatifs à domicile dans les zones désertées : "Sur des territoires où les médecins ne sont pas facilement disponibles, il y a toute une gamme de soins qui pourrait être faite par ces infirmières. Prescrire une réévaluation d'un traitement avec de la morphine par exemple, et qui vont permettre, en particulier à domicile, de pouvoir répondre aux besoins des patients le plus rapidement possible", a déclaré Claire Fourcade.

Par ailleurs, si le maintien à domicile n’est pas possible, la Sfap suggère la création de nouveaux lieux, sortes des "cocons" pour ces patients : "On aurait besoin de lieux qui soient comme une maison, des lieux accueillants et conviviaux. Comme une maison plutôt que comme un hôpital, mais qui en même temps, permettent d'avoir un niveau de soins et de surveillance suffisants pour les patients. Et ce type de dispositif est extrêmement rare en France", a conclu sa présidente.

Ce rapport doit être envoyé au ministre de la Santé dans les prochains jours.
 

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