Article publié dans Concours pluripro, mai 2024
 

Cette année 2024 devrait être une année charnière pour les infirmières. Car les groupes de travail sont en pleine effervescence pour réfléchir à la réingénierie de la formation au métier socle, dont la version actuelle date de 2009. Ils planchent également sur le contenu du décret d'actes amené à évoluer vers un décret de compétences. Outre les ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur, nombre d'acteurs clés sont impliqués dans cette réflexion : Ordre infirmier, syndicats représentatifs, étudiants, associations, sociétés savantes.

Pour autant, sur le terrain, les infirmières n'ont pas attendu pour faire avancer leurs pratiques. Au sein des maisons de santé, des centres de santé ou encore via les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), les infirmières en soins généraux, les infirmières Asalée, les infirmières en pratique avancée (IPA) ou encore les infirmières de parcours s'engagent au quotidien, auprès des patients et de leurs pairs, en se saisissant de toutes les opportunités pour faire évoluer leurs compétences. Elles répondent ainsi à des appétences professionnelles et personnelles, tout en participant à l'amélioration de l'offre de soins dans les territoires. Comment l'exercice coordonné leur a-t-il permis de monter en compétences, au-delà de ce que l'exercice isolé aurait pu leur offrir ? Cinq infirmiers ont accepté de témoigner.

 

Une orientation "équipe traitante" pour se défaire des contraintes de rémunération

Emmanuelle Barlerin
© E.B.

Emmanuelle Barlerin, infirmière libérale et coordinatrice à la MSP du Pays d'Urfé, présidente de la FemasAura&Co, mais aussi première adjointe à la mairie de Saint-Just-en-Chevalet et coprésidente d'AVECsanté

"Après avoir exercé durant quatre ans en psychiatrie, j'ai eu l'opportunité de m'installer en libéral en 2010. À l'époque, j'étais déjà engagée dans cette commune où je suis élue locale depuis 2008. En 2012, la préfecture nous a alertés, professionnels libéraux, de la nécessité de nous organiser pour l'accès aux soins et, dès 2014, la création d'une maison de santé a été évoquée. Un petit groupe s'est donc lancé dans la réflexion et nous avons finalement été labellisés en 2015. Pendant ce temps de construction du projet, nous nous sommes rencontrés, nous avons échangé, cassé les codes de la hiérarchie avec les médecins. Le fait de parler de protocoles, de constater que nous partagions les mêmes contraintes, les mêmes envies nous a rapprochés. J'ai aussi travaillé à fédérer l'équipe jusqu'à décider, en 2016, de me former avec la FemasAura&Co pour devenir coordinatrice ; une opportunité pour une plus grande efficacité et une meilleure structuration de l'équipe.

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