7 mois de travaux, 3 professionnels missionnés, 48 985 contributions recueillies et 6 axes de travail pour améliorer la santé des professionnels. La ministre déléguée en charge de l’Organisation territoriale et des Professions de santé a reçu, hier à Toulouse, les conclusions de la mission confiée en mars dernier à Philippe Denormandie, chirurgien et délégué général de la fondation MNH, Marine Crest-Guilly, médecin généraliste et co-fondatrice de l’association "Guérir en mer" et Alexis Bataille-Hembert, infirmier. Un rapport qui doit permettre de "mieux reconnaître et mieux protéger les professionnels de santé" car ce chantier national, lancé le 30 mars dernier par Agnès Firmin Le Bodo, doit apporter "des réponses précises et concrètes" à ce "sujet de préoccupation majeur de santé publique" pour élaborer "une organisation et une culture de travail permettant de développer la santé au travail des professionnels de santé, quel que soit leur lieu d’exercice, et de contribuer au retour d’une image positive des métiers de la santé afin de restaurer leur attractivité", confiait-elle dans cette consultation lancée en exclusivité par Concours pluripro.
 

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Ainsi, 48 985 contributions de soignants ont été recueillies lors de la consultation nationale portant sur "La santé des professionnels de santé" (voir ci-dessous) du 31 mars au 25 avril dernier. Des chiffres qui démontrent l’"enjeu essentiel" de cette thématique "alors que notre système de santé vit une crise majeure", a souligné Agnès Firmin Le Bodo lors de son déplacement à Toulouse hier, pendant lequel elle a visité le centre de prévention de l’épuisement professionnel des soignants (Peps) du CHU de Toulouse et échangé avec les étudiants du diplôme interuniversitaire (DIU) "Soigner les soignants : spécificités et ressources" de l’université Toulouse III Paul Sabatier.

Se former à sa propre santé

Le rapport formule 6 recommandations pour "agir ensemble pour la santé des professionnels de santé". Le premier consiste à intégrer cette notion "comme une priorité de notre système de santé publique" car il faut "s’engager dans un véritable changement de paradigme de notre société", insistent les rapporteurs. Cela doit reposer sur trois aspects : un engagement collectif à travers notamment des indicateurs d’évaluation ; la valorisation et le partage des initiatives de terrain ; et la production de connaissance, à travers un appel à projet annuel pour engager des travaux spécifiques sur cette thématique, la mise à disposition des données agrégées par les assureurs en matière de risques spécifiques des professionnels de santé, ou encore un soutien renforcé à la recherche paramédicale dans le champ de l’amélioration de la santé des professionnels de santé.
 

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Le deuxième axe vise à sensibiliser et former les professionnels de santé à veiller à leur propre santé. Car "la santé des soignants doit devenir à terme, en plus d’une culture commune, une spécialité d’exercice professionnel comprenant un champ d’actions et de compétences spécifiques". La mission propose d’installer cette thématique dans les cursus de formation initiale, continue et les parcours professionnels, d’insister sur la formation de tous les cadres, encadrants et formateurs et de la promouvoir dans les manifestations et les événements professionnels.

Il faut aussi "prévenir les risques professionnels, en repensant l’organisation de l’offre de médecine de santé au travail et en sensibilisant l’écosystème", estime le rapport qui souhaite la mise en place d’indicateurs sur la santé des professionnels de santé dans l’ensemble des certifications, une organisation et une offre de la médecine du travail repensées et une plus grande implication de tous les acteurs de l’écosystème santé.

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