C’est ce qui est proposé dans la dernière instruction du ministère de la Santé, concernant le remboursement des séances de psychologues au sein des MSP…
Effectivement et il est important de noter que ce remboursement se fera, dans un premier temps, au sein des MSP. Car Olivier Véran a précisé que cela risquait de concerner, à terme, tous les psychologues en libéral. C’est pour ça que la profession se soulève aujourd’hui ! Parce que ce dispositif, qui vient d’être acté par une instruction, se base sur des expérimentations débutées en 2018 dans 4 départements (Bouches-du-Rhône, Haute-Garonne, Morbihan et Landes), et visant à rembourser des séances de psychologues avec notamment une séance d’évaluation par le médecin généraliste et le psychologue sur la base de certaines échelles de dépression et d’anxiété. Une fois validé, place à 10 séances de "soutien", à 22 euros les 30 minutes, renouvelables après validation du médecin ou d’un psychiatre pour 10 séances de psychothérapie structurée, à 32 euros les 45 minutes.

Photo : A.C 150 personnes étaient réunies à Pau
On avait ces expérimentations en tête quand on a fait partie des groupes de travail avec le ministère de la santé et la Cnam mais le problème qui se pose est double ou triple. Car d’un part, c’est la première fois qu’on vient règlementer le temps d’une consultation dans le champ du soin – et là, c’est le gouvernement qui l’impose – alors que nous sommes les seuls garants de la liberté de parole. Il y a donc une totale incohérence et une méconnaissance de notre métier et des besoins du patient.
Ensuite, il y a également le fait qu’au bout de 10 séances, une validation d’un médecin ou d’un psychiatre soit demandée. Actuellement en libéral, on est complètement dépassé. Autour de moi, les psychologues n’ont plus de place et pour ma part, ça fait deux mois que je ne prends plus de nouveau patient. Une partie de notre patientèle vient de l’orientation du médecin et à aucun moment, celui-ci ne vient vérifier s’il faut poursuivre les séances ou pas. Pourquoi alors introduire cette validation aujourd’hui ? D’autant que ça ne relève pas de la compétence du médecin.