1992. C’est le nombre d’incidents déclarés en 2024 par les médecins à l’Observatoire de la sécurité des médecins, la plateforme que leur Ordre a créée afin de comptabiliser la violence à leur encontre, et dont le dernier rapport vient d’être rendu public. Un chiffre encore jamais atteint : l’année précédente, déjà record, 1 244 déclarations avaient été effectuées. Soit +26% en une année… Désormais, le taux de victimation – soit le nombre de médecins déclarants rapporté au nombre total de médecins – est de 1 %. Mais la pertinence statistique de ces données reste sujette à caution car les chiffres sont très probablement sous-estimés et biaisés.

La méthodologie ordinale s’appuie en effet uniquement sur les déclarations spontanées des médecins après un incident. Toute variation par rapport aux années précédentes peut donc être influencée par de nombreux facteurs indépendants du nombre réel d’incidents se produisant sur le terrain, à commencer par la notoriété grandissante de la plateforme mise à la disposition des médecins par l’Ordre. Un seul chiffre permet de se convaincre du manque de représentativité des données publiées : 74 % des incidents déclarés se sont produits dans le cadre d’un exercice en médecine de ville. Une surreprésentation qui s’explique notamment par le fait que les incidents en établissement sont en général traités par ces mêmes établissements, qui n’effectuent pas de déclaration ordinale.

À quand des enquêtes de victimation ?

Jean-Jacques Avrane, conseiller ordinal national et coordonnateur de l’Observatoire de la sécurité des médecins, a été interpellé ce lundi lors de la conférence de presse de présentation des résultats sur la possibilité que la hausse des déclarations soit due au fait que les médecins connaissent mieux la plateforme ordinale, plus qu’à une augmentation de la violence sur le terrain. Il a reconnu que c’était une possibilité. "Il peut y avoir les deux, et si les médecins nous connaissent mieux, on ne peut que s’en satisfaire", a-t-il estimé avant d’ajouter que la violence contre les médecins ne peut selon lui être que "parallèle" avec "ce qui se passe dans la société".

 

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