La coupe est pleine. Dans une lettre ouverte envoyée à la ministre de la Santé le 1er novembre dernier, l'association "Médecins pour demain lance un "cri du cœur d’une profession à bout de souffle" ainsi qu'une "médecine libérale vi[vant] ses dernières heures de respiration avant l’asphyxie". Car les médecins sont souvent dépeints comme "des privilégiés, des égoïstes, des 'nantis' insensibles aux réalités économiques", et les discours officiels "laissent entendre qu'[ils seraient] devenus un problème à contrôler plutôt qu’une solution à renforcer", dénonce l’association. Pourtant "derrière chaque cabinet, chaque service, chaque blouse, il y a des femmes et des hommes qui soignent, qui écoutent, qui tiennent debout un système qui s’effondre", insiste-t-elle. 

Face à une charge de plus en plus "lourde", Médecins pour demain ne demande pas "des privilèges, mais du respect", "pas l’immunité, mais la confiance" et surtout, "deux médecines complémentaires, pas concurrentes", soulignant la mise en concurrence permanente de "l’hôpital et [de] la ville", le "salarié et le libéral", "le public et le privé"

 

Réconcilier pouvoirs publics et soignants

Dénonçant une "politique de santé sans cap ni cohérence" et qui "ne se pilote pas à coups de tableurs", l'association appelle à "[mettre] fin à cette logique de défiance institutionnelle" et à redonner à la médecine française "la place qu’elle mérite : celle d’un pilier de la Nation, pas d’un centre de coût". Pour cela, Médecins pour demain demande la mise en œuvre d'une politique de santé qui repose sur "quatre principes". Tout d'abord, le respect de la profession de médecin et de son mode d'exercice. Ensuite, la confiance afin de bâtir "les réformes avec les soignants, et non contre eux", puis la cohérence pour faire "cesser les réformes successives sans vision d’ensemble" et pour "redonner une trajectoire lisible au système de soins". L'équilibre, qui vise à "replacer l’humain avant le chiffre, la santé avant la statistique, le soin avant la suspicion", représente le dernier pilier.  

Toujours dans sa lettre ouverte, l’association prône "la réconciliation entre la Nation et ses soignants". "Nous demandons à l’État d’affirmer clairement que les médecins ne sont pas des profiteurs, mais des serviteurs de la santé publique. Que la médecine libérale et la médecine hospitalière ne sont pas concurrentes, mais indissociables. Et que la santé n’est pas une variable d’ajustement budgétaire, mais le fondement même du pacte républicain."

 

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