Proposition de loi Garot sur la régulation à l'installation des médecins, décret Barnier "qui menace l'indépendance de la prescription", baisse du remboursement des consultations médicales… La colère monte chez les médecins adhérents de l’association Médecins pour demain. Et ils ont décidé de riposter en alertant directement les patients dans leur cabinet. Tout au long de cette semaine, ils porteront donc un "brassard noir" en signe de contestation.

"Nous estimons que l’avenir de la médecine de proximité est menacé, et qu'il est un peu noir", confie Elodie Le Buzullier, médecin généraliste à la MSP du Haut Vidourle (Occitanie) et vice-présidente de l'association. Elle n’a pas hésité à revêtir le brassard afin de dénoncer "la mort programmée de la médecine libérale". "Les différentes lois et mesures proposées sont, pour beaucoup, coercitives et font fuir les médecins qui voudraient s’installer. Nous souhaitons un vrai choc d’attractivité, mais nous avons plus l’impression qu’il s’agit d’un choc de 'répulsivité'", confie la médecin contactée par Concours pluripro.
 


"Aujourd’hui, nous n’avons pas envie de nous installer lorsque nous sommes jeunes. Il y en a quelques-uns, mais pas assez. Les conditions d’exercice ne sont pas attractives, il y a beaucoup de paperasse et beaucoup de pression…" Elodie Le Buzullier dénonce l’ensemble des "mesures politiques qui tombent les unes après les autres", que cela soit les "propositions de loi et le PLFSS 2025", mais aussi le "manque de budget" alloué à la santé. "Il n’est pas suffisant pour permettre au système de santé de fonctionner tel que nous l’avons connu. Il se délite complétement et l’accès aux soins se détériore. La France est un désert médical et la situation est de pire en pire." Pour la médecin généraliste, pas de doute, le taux de remboursement de la consultation par l’Assurance maladie va "continuer à diminuer dans les années à venir" alors que celui des mutuelles va augmenter "tout en faisant peser sur les factures des patients".

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