Article publié dans Concours pluripro, juin 2024
"Y a-t-il réellement une évolution des métiers des soins primaires ? S'agit-il d'une mutation profonde, et est-ce une bonne chose ? Cela traduit-il une adaptation au système de santé et à la démographie, ou à une certaine forme de nécessité de reconnaissance des métiers ?" Tant de questions auxquelles Stéphanie Rist a apporté de nombreux éléments de réponse lors de la session du 30 mai dernier des Tribunes de la santé. Mais avant tout, est-ce que "toutes ces évolutions sont des mutations profondes des métiers ?", s'interroge la députée. Pour y répondre, elle est revenue sur ses deux propositions de loi (PPL), tout particulièrement l'article 1 de sa première PPL, à savoir la création d'une profession médicale intermédiaire. "Elle est plutôt bien passée auprès des parlementaires, mais cela a été assez violent à l'extérieur. La mesure a été retirée à la suite de discussions avec les professionnels et les syndicats, et j'ai proposé au gouvernement de rendre un rapport sur l'évolution des pratiques avancées, car cela demeurait un moyen de progresser sur le sujet."
Au vu des résultat de ce rapport, la députée a proposé une nouvelle loi portant sur "l'évolution des compétences des IPA, notamment la prescription, ainsi que sur l'accès direct aux kinésithérapeutes et aux IPA en exercice de soin coordonné". Une proposition présentée au début des négociations conventionnelles avec les médecins libéraux en 2023. "Cela a de nouveau été très violent. Pourtant, du côté des parlementaires, cette loi a été votée à la quasi-unanimité, rappelle-t-elle. Je dis cela car nous voyons que la représentation nationale se positionne vraiment en avant sur ces sujets. Nous voyons que ces évolutions des métiers sont 'bousculantes' et provoquent un véritable changement culturel profond."