"140 ans après le vaccin contre la rage, la France reste à la fois le pays de Pasteur et l’un des plus marqués par l’hésitation vaccinale. Malgré une légère amélioration, la méfiance persiste, alimentée par la complexité du calendrier, le manque d’information fiable et la diffusion de messages erronés en ligne." Dès les premières lignes du communiqué de presse publié mardi, le Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom) donne le ton. Tout en rappelant les derniers chiffres de la vaccination : 75 % des Français y sont favorables, mais plus de la moitié se juge mal informée et près de 90 % souhaitent un parcours vaccinal simplifié, le Cnom a donc dévoilé ses pistes d'amélioration au travers d'un rapport rendu public le 2 décembre.
Parmi les propositions, l'une concerne spécifiquement les médecins et les professionnels de santé et leur obligation vaccinale. "Les vaccins obligatoires pour les médecins restent aujourd’hui limités", précise le Cnom dans son communiqué. En France, seuls les vaccins contre l'hépatite B, la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite sont actuellement obligatoires pour les professionnels de santé. L'Ordre appuie donc la proposition de la HAS de rendre la vaccination contre la rougeole obligatoire pour les professionnels de santé, et propose aussi "d’actualiser régulièrement ces obligations vaccinales en s’appuyant sur une médecine préventive universelle pour l’ensemble des médecins". Dans son rapport, l'Ordre note que 70 à 80% des soignants sont correctement vaccinés, "bien en deçà du seuil de 95% nécessaire pour interrompre la transmission", mais aussi qu'ils sont impliqués "dans 75 à 83% des cas survenus en établissement".