Les propositions formulées lors de la dernière réunion multilatérale avec l’Assurance maladie dans le cadre des négociations conventionnelles portant sur le volet économique n’ayant pas convaincu les syndicats représentatifs des pharmaciens, la profession prévoit une grève nationale le 30 mai prochain.
"Le budget qui est sur la table ne permet pas de financer toutes les officines", a déclaré le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Besset, au cours d'une conférence de presse ce jeudi. La FSPF annonce donc "une journée d'interpellation de la population, des pouvoirs publics sur l'ensemble des sujets qui touchent la pharmacie", qui sera "une journée de fermeture des pharmacies le 30 mai, avec des manifestations organisées partout en France", a-t-il détaillé. Mais en amont de cette journée de mobilisation, une "grève des gardes organisée localement par les syndicats s'appliquera partout sur le territoire du samedi 18 au lundi 20 mai", indique de son côté l'Union de syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) dans un communiqué. Les pharmaciens veulent ainsi "attirer l'attention sur les défis et les dangers auxquels fait face la profession" et défendre l'accès aux soins, selon l'USPO qui participera aussi à la mobilisation du 30 mai.
Pour les pharmaciens, la proposition de revalorisation faite par l'Assurance maladie lors de la dernière réunion multilatérale ce mardi est "inférieure" au milliard d'euros supplémentaire par rapport à 2019 que la FSPF espérait pour le réseau en 2025. Une "contre-proposition de négociation" a été envoyée le lendemain à la Cnam, souligne de son côté Philippe Besset. Une réponse à cette "contre-proposition" est attendue en début de semaine prochaine, a ajouté le responsable, disant faire face à un dilemme. "On n'atteindra pas le budget nécessaire mais si jamais on ne prend pas ce qui est sur la table on va perdre des centaines de pharmacies supplémentaires", a-t-il expliqué, rappelant que 46 pharmacies ont fermé depuis janvier, après 330 fermetures l'an dernier. "Nous avons fait le choix de proposer une signature de combat, d'aller au bout, d'essayer de convaincre par tous les moyens les pouvoirs publics et l'Assurance maladie de l'impérieuse nécessité d'aller plus loin dans les revalorisations", a-t-il ajouté.