Article publié dans Concours pluripro, mai 2021

 

                              
                          
                              Source : cahier des charges OSyS

Le contexte

Comme de nombreuses autres régions, la Bretagne fait face à une disparité dans la répartition de sa démographie médicale. Certaines zones sont classées en intervention prioritaire par l’ARS, notamment au centre de la Bretagne. Sur les côtes, les profils locaux sont variés, entre les zones bien dotées et des îles sans médecin. Mais ces profils sont systématiquement bouleversés par les migrations estivales, qui peuvent décupler la population et tendre l’offre sanitaire, avec des problématiques médicales et administratives particulières (beaucoup de plaies, par exemple, et une population sans médecin traitant).               

Si des solutions locales ont pu être trouvées pour pallier cette situation particulière, l’association Pharma système qualité (PHSQ), créée en 2009 et qui a dédié son action à la diffusion de bonnes pratiques en pharmacie, via l’accompagnement dans une démarche de certification qualité, a pris l’initiative de proposer une organisation impliquant davantage les officines dans la prise en charge des soins non programmés. Pour une raison évidente : leur maillage territorial fait du pharmacien un acteur de choix, tant par l’accès physique facile que par les conseils qu’il peut prodiguer sans rendez-vous sur de larges amplitudes horaires.

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"Lorsqu’il n’y a plus de médecin généraliste disponible sur un territoire, il y a normalement toujours une pharmacie à moins de dix minutes", souligne Martine Costedoat, pharmacienne et directrice générale de PHSQ. Cette mission de premier recours figure d’ailleurs dans les attributions du pharmacien, telles qu’elles ont été mentionnées dans la loi HPST. Elle a déjà été validée par l’autorisation de prescription de médicaments en cas de pathologie aiguë du quotidien, et dans le cadre protocolisé d’un exercice coordonné. Mais la proposition de PHSQ va plus loin : elle veut faire du pharmacien un acteur réel des soins non programmés. "Le principe, c’est d’apporter une solution à des tensions dans la démographie médicale en renforçant la coopération entre le médecin et le pharmacien pour améliorer l’accès aux soins", résume Martine Costedoat. Elle a alors initié le projet OSyS (pour Orientation dans le système de soins), en répondant à un appel à projets lancé par l’ARS Bretagne, qui s’est concrétisé sous forme d’une expérimentation "article 51". Plusieurs objectifs pour le projet : limiter le recours inadapté aux urgences (surtout en période de pandémie) ou le retard de prise en charge, et éviter l’automédication, en ajoutant un vrai rôle de tri à celui de conseil pharmaceutique. Pour concrétiser ce projet, Martine Costedoat a alors contacté les URPS médecins libéraux et pharmaciens dès 2018, afin de les impliquer dans sa conception.

  • Un travail en concertation

"La première étape a été d’identifier les situations de soins pouvant être analysées par le pharmacien, explique Martine Costedoat. Pour les protocoliser, nous nous sommes appuyés sur des initiatives similaires mises en place au Canada et au Royaume- Uni mais surtout sur l’initiative suisse netCare" (voir ci-contre). "Nous avons travaillé sur la création des arbres décisionnels de ces situations de soins définis en binôme médecin-pharmacien, afin qu’il n’y ait aucune mise en difficulté", précise Cédric Fabre, médecin généraliste en Ille-et-Vilaine et coordinateur du collège médecins généralistes à l’URPS médecins libéraux de Bretagne, qui a participé à la conception d’OSyS.

Treize situations de soins ont été identifiées : les rhinites, les douleurs mictionnelles, les douleurs pharyngées (incluant angines), les conjonctivites, les lombalgies, les piqûres de tique, les diarrhées, les plaies simples, les vulvo-vaginites, les brûlures au premier degré, les céphalées, les dyspepsies fonctionnelles et la constipation.

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