"C'est avec une profonde consternation que les représentants syndicaux ont appris la décision soudaine d'interrompre l'extension de l'expérimentation dédiée à la prévention des troubles rachidiens dans les écoles", déclarent conjointement Alizé kiné, la FFMKR et le SNMKR, dans un communiqué publié ce matin. Lancée à la rentrée 2021/2022, cette expérimentation menée par l'Assurance maladie en partenariat avec l'Education nationale, s'était étendue au fil du temps : d'abord dans 3 départements, puis 13 à la rentrée 2023/2024, elle "devait être proposée dans 24 départements à la rentrée scolaire 2024/2025". Mais ce ne sera finalement pas le cas car la direction générale de l'enseignement scolaire (Dgesco) a annoncé ce matin la suspension de l'extension du dispositif. 

"Nous n'avons aucune justification quant à cette décision, confie Guillaume Rall, président du syndicat national des masseurs-kinésithérapeutes rééducateurs (SNMKR), contacté par Concours pluripro. Le dispositif fonctionnait très bien." En 2023, 11 villes étaient partenaires du projet, couvrant le dépistage des troubles du dos de 4.049 enfants de CM1. "C'est tout de même l’une des rares expérimentations de l'Assurance maladie dont la rémunération satisfait les professionnels de santé participants !", s'insurge le kiné. En effet, la participation à l'expérimentation offrait une indemnisation de 300€ par demi-journée aux masseurs-kinés formés à cet effet.  

Le dispositif, qui comprenait une sensibilisation "à la pathologie rachidienne", un dépistage de la scoliose avec un retour d'informations aux familles et un suivi pour les enfants concernés, "satisfait les enfants, les professeurs et les parents", assure Guillaume Rall.  

Si les différents syndicats exigent "que l'extension de l'expérimentation sur la prévention des troubles rachidiens en milieu scolaire soit réalisée comme initialement prévu", arguant qu'il est "inacceptable que la santé de nos enfants soit compromise par des blocages administratifs ou des intérêts corporatistes", Guillaume Rall explique qu'aucune manifestation n'est prévue. "On ne va pas pénaliser les enfants qui peuvent bénéficier d'une expérimentation qui fonctionne."  

Bien que soutenu par l'Assurance maladie, la SNMKR confie n'avoir, pour le moment, aucun levier de pression pour faire changer d'avis la Dgesco, dont les raisons de cette décision restent inconnues. 

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