À la suite de l’ouverture du procès de l’ancien chirurgien Joël Le Scouarnec, accusé de viols et d’agressions sexuelles sur 299 victimes dont la plupart mineures au moment des faits, l'Ordre des kinés a tenu à rappeler, dans un communiqué publié ce mercredi, "son engagement ancien et indéfectible aux côtés des victimes, pour lutter contre ceux qui sous couvert de soins, attentent à la dignité et l’intégrité des patientes et patients qui leur font confiance". L'Ordre déplore que la législation en vigueur en la matière présente "des lacunes persistantes", et demande une éventuelle révision des normes applicables qu’il souhaiterait plus sévères. Et insiste sur le fait qu’il faut une "réflexion approfondie sur une évolution juridique applicable aux professionnels de santé" impliqués dans ces affaires de violences sexuelles afin de protéger les victimes. Des violences qui, "au-delà des blessures physiques et psychologiques" ont "un impact durable sur la confiance des patientes et patients envers les professionnels de santé", précise le communiqué.
Les différents Ordres de professionnels de santé n'ont effectivement pas tous les mêmes expectatives déontologiques, permettant parfois à des professionnels de santé condamnés pour violences sexuelles de continuer à exercer. Et c'est précisément cela que veut changer l'Ordre des kinés, qui, depuis 2014, "a mis en place des actions concrètes pour lutter contre les violences sexuelles et se constitue systématiquement partie civile aux côtés des victimes d’agressions sexuelles lorsque des plaintes sont déposées contre des kinésithérapeutes". Pour rappel, l'Ordre des médecins s'est porté partie civile lors du procès du chirurgien pédocriminel.
Ainsi, l'Ordre s'annonce "favorable à ce que tout professionnel de santé définitivement condamné pour des faits à caractère sexuel, fasse l’objet d’une interdiction définitive d’exercer auprès de patientes et patients", comme c’est le cas dans "l’Education nationale et [le] monde sportif".