En 2019, "130 millions d’actes de kinésithérapie concernaient les patients atteints d’une ALD", indique Pascale Mathieu, kinésithérapeute et présidente du Conseil national de l'ordre des masseurs-kinésithérapeutes. Pour ces patients en affection longue durée (ALD) – "plus de 12 millions en France" , la pratique d’activité physique adaptée en complément d’autres traitements peut avoir un apport bénéfique important. Problème : elle est encore "trop peu prescrite soit par manque de temps, soit par manque de connaissances de la pratique" regrette l’Ordre des masseurs-kinésithérapeute.

Mais tout pourrait changer, du moins l’Ordre l’espère. À l’occasion de l’ouverture à l’Assemblée nationale des discussions autour du Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), le Conseil national de l'ordre des masseurs-kinésithérapeutes à exprimer son soutien à l’ouverture de la prescription d’activité physique adaptée (Apa) à la profession. "Pour l’heure uniquement autorisés à renouveler la prescription d’une activité physique adaptée aux patients éligibles, les kinésithérapeutes doivent pouvoir prescrire cet acte de prévention" affirme l’Ordre dans un communiqué.
 

Une économie de 10 milliards d’euros ?

L’ouverture de la prescription de l’Apa permettrait tout d’abord aux 714 000 personnes souffrant de maladie chronique et n’étant pas suivies par un médecin traitant, de se voir prescrire de l’activité physique adaptée. D’autant, se défend l’Ordre, que "Les kinésithérapeutes sont parfaitement capables de prescrire et d’inciter leurs patients à pratiquer une activité physique adaptée à leur état de santé, car plus de 130 millions d’actes de kinésithérapie concernaient les patients atteints d’une ALD en 2019", soit "plus de 30 % des actes, complète Pascale Mathieux. La prescription est un prolongement naturel de cette incitation que doivent faire les kinésithérapeutes, pleinement engagés dans leur mission de santé publique."

Selon une estimation de l’Andes (l’Association nationale des élus en charge du sport), réalisée en 2018, et relayée par la Mission « flash » relative à la prescription d’activités physiques à des fins thérapeutiques, la généralisation de l’Apa pour les personnes souffrant d’ALD – 10 millions en France en 2018 – pourrait permettre une économie de 10 milliards d’euros à la Sécurité sociale.

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