Les groupes de travail ont ainsi élaboré trois protocoles pluriprofessionnels visant les patients diabétiques de type 2 : ceux à haut risque cardiovasculaire, en situation d’obésité, ceux dont l’objectif glycémique n’est pas atteint. Pour Nathalie Gervaise, endocrinologue à Saint-Cyr-sur-Loire (Centre-Val-de-Loire), qui intervenait lors de ces journées sur l’objectif glycémique non atteint, l’élaboration d’une trame de protocole pluripro est nécessaire pour que les patients "soient orientés vers un parcours de soins optimisé, pour clarifier le rôle de chaque professionnel, pour améliorer l’efficience de la prise en charge". Mais également, pour définir la valeur ajoutée du recours à l’endocrinologue.
Dans ce protocole, le médecin traitant assure le suivi glycémique, repère les patients ayant une difficulté à atteindre l’objectif et les adresse à l’endocrino-diabétologue. Il participe également à l’ETP. L’endocrino-diabétologue procède, pour sa part, à l’anamnèse de l’évolution de la maladie diabétique, diagnostique les causes du déséquilibre glycémique, élabore un plan de prise en charge globale, organise la mise en œuvre du parcours, forme les autres professionnels de santé – diététiciens, infirmières, kinés…, dont les missions sont aussi définies –, et coordonne l’ETP. Et tous les professionnels participent à la réévaluation de la prise en charge globale.
En s’engageant dans ces protocoles, les endocrinologues pourraient en tirer des bénéfices, insiste Nathalie Gervaise : dégager du temps médical, améliorer la pertinence et la qualité des soins, améliorer la satisfaction et le bien-être au travail, être acteur de l’évolution choisie du métier de médecin spécialiste, être reconnu leader dans l’amélioration de la prise en charge… "Si nous n’y allons pas, le train partira sans nous, et nous ne serons absolument pas valorisés", prévient-elle.