L'Assurance maladie a dévoilé, le 30 avril dernier, les montants perçus par les médecins pour la Rosp et le forfait structure. Au titre de ces deux forfaits, les 51.202 médecins généralistes concernés ont perçu 9. 563 euros en moyenne. Un montant en hausse de 2,6% par rapport à l'année précédente.
Du côté des autres spécialistes, ces forfaits ont rapporté 4 262 euros aux pédiatres (+4,5%), 3 840 euros aux gastro-entérologues (+2,7%), 4 833 euros aux cardiologues (+12,2%) et 4 682 euros aux endocrinologues (+5,8%).
Dans le détail, la Rosp versée aux médecins généralistes progresse de 3,4% pour atteindre 5.361 euros en moyenne par médecin concerné. Au total pour la Rosp, l'Assurance maladie a déboursé 265 millions d'euros à l'attention de près de 49 500 généralistes libéraux.
La majorité des indicateurs de la Rosp au titre de la patientèle adulte sont orientés positivement mais l’évolution de l’ensemble des objectifs demeure contrastée, relève la Cnam.
Le suivi des indicateurs-clés s’est nettement amélioré pour le diabète : +6 points sur le fond d’œil entre 2018 et 2024, +6 points sur le dépistage de la maladie rénale chronique sur cette même période. L’indicateur lié au dépistage de la maladie rénale chronique chez les patients hypertendus s’améliore également (+1,7 point), soit plus de 430 000 patients supplémentaires dépistés par rapport à 2023. Sur le suivi des patients à risque cardio-vasculaire, les indicateurs suivis sont stables sur l’année, voire en recul.
Les médecins ont également été bons élèves dans le domaine de l’efficience des prescriptions. "Ces résultats témoignent de la mobilisation nécessaire et essentielle des médecins libéraux dans ce domaine", salue la Cnam. La prescription dans le répertoire de statines augmente très fortement en 2024 (+7,4 points) et retrouve ainsi son niveau de 2020, avec un seuil très élevé (95%) et 75% des médecins libéraux se situant au-dessus de l’objectif cible. Dans le répertoire d’antihypertenseurs, les prescriptions progressent mais moins significativement (respectivement +1,2 point). La prescription de biosimilaires de l’insuline glargine poursuit également sa progression, avec 4,3 points sur la seule année 2024. Entre 2019 et 2024, la prescription de biosimilaires est passée de 19,7% à 48,5%.
Dans le domaine de la prévention, le bilan est moins positif avec des indicateurs qui stagnent ou reculent, illustrant "la complexité à faire évoluer positivement ces comportements sur le long terme, malgré la mobilisation des pouvoirs publics et des professionnels de santé", analyse l'Assurance maladie.
Les deux indicateurs liés à la vaccination antigrippale poursuivent leur baisse, après une forte hausse en 2020 avec la pandémie. Ils sont désormais à un niveau inférieur à celui d’avant pandémie (54,3% versus 56,4%), tandis que la vaccination du sujet à risque continue de baisser à 25,2% (-3,7 points sur 2024).
Le dépistage du cancer du col de l'utérus est en recul (-2,7 points) tandis que ceux du cancer du sein et colorectal sont stables. Sur le traitement par antibiothérapie, la Cnam observe une légère dégradation de l’indicateur sur les 16-65 ans (+1 point).
Le montant total versé au titre de la Rosp du médecin traitant de l’enfant (médecins généralistes et pédiatres) atteint 15,8 millions d'euros. Pour les pédiatres, la rémunération moyenne s’élève à 1 216 euros (+6,1%).
Au titre de la Rosp 2024, les cardiologues ont perçu 2 403 euros en moyenne (+13,8%), les gastro-entérologues ont touché 1 489 euros (en baisse de -0,4%), les endocrinologues ont reçu 1 664 euros (+4,2%).
Au global, les rémunérations sur objectifs de santé publique, pour l’ensemble des médecins libéraux et des centres de santé concernés, s’élèvent à plus de 295 millions d'euros en 2024 (contre près de 287 millions d'euros en 2023), auprès de 70 209 médecins et 1 012 centres de santé.