Réticente au système de rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp), Corine Le Sauder estime que "les indicateurs devraient être à la hauteur de ce qu’on attend, que ce soit évolutif". Contrairement à ce qui s’est passé pendant la crise Covid où le trop grand nombre d’indicateurs "a plombé la Rosp", poursuit-elle : "Il faut trouver quelque chose d’adapté et qui permette d’améliorer la qualité de la pratique. Aujourd’hui, il y a trop de choses sur le plan comptable, et on s’en rend compte, depuis des années, le ministère de la Santé n’est pas à Ségur mais à Bercy…" Ce que défend également Luc Duquesnel : "Comment favoriser l’exercice coordonné autrement qu’en misant sur un financement ? Il faut aussi développer les postes d’assistant médical temps à plein…"
Faudrait-il "rémunérer l’ancienneté, valoriser l’expérience, la certification, la recherche ? Rémunérer la prévention avec l’éducation de la patientèle et de la population ?", s’est interrogé la médecin qui dit souhaiter une rémunération adaptée au coût du travail et « pérenne, non fondée sur le rendement et l’enveloppe comptable" : "On a besoin de personnel, de matériel, de travail en coordination rémunéré…" insiste-t-elle, rappelant que si un médecin ne fait pas partie d’une structure à fin 2022, il perdra le forfait structure…
"Aujourd’hui, si un médecin partage la prise en charge avec un autre professionnel de santé, il perd de l’argent : il faut un système qui permet de ne pas pénaliser le médecin… Et s’il y a de nombreux avantages au libéral, il y a des inconvénients forts, notamment la dimension entrepreneuriale, donc d’employeur, et c’est l’une des raisons pour lesquelles les assistants médicaux ont du mal à être recrutés", assure Jacques Battistoni (MG France).