Santé des soignants : des outils et des dispositifs à l'écoute des professionnels et des étudiants

D'une part, une charge de travail importante, une angoisse face à la judiciarisation croissante, une culpabilité en raison du service rendu, un sentiment de non-reconnaissance des usagers et des responsables/tutelles... De l'autre, un recours faible et/ou tardif aux soins : difficulté de se reconnaître en position de souffrance ou de demander de l'aide, et stratégies d'adaptation dysfonctionnelles (alcool, drogues, addictions, autoprescription de médicaments...). Les médecins étant "une population à haut risque d'épuisement professionnel", l'association Mots – pour Médecin-Organisation-Travail-Santé –, apporte une "aide confraternelle" et un "accompagnement global" aux médecins et plus largement aux professionnels de santé en difficulté (seulement ceux disposant d'un Ordre). Objectif : contribuer à la prévention de l'épuisement professionnel (prévention primaire et secondaire) et du suicide chez les soignants.

Créée en 2010 à l'initiative du conseil départemental de l'Ordre des médecins de Haute-Garonne, l'association s'est inspirée, pour son modèle, du retour d'expérience du Programme d'aide aux médecins du Québec, créé en 1990. Elle propose un accompagnement durant plusieurs semaines, voire quelques mois, afin d'aider le professionnel "à (ré)concilier projets personnels de santé et de vie avec son exercice professionnel dans une démarche d'appropriation et d'autonomisation". Un soutien qui peut s'appuyer sur des professionnels ressources (médecin traitant ou spécialiste, psychiatre, psychologue, addictologue, etc.) et des personnes relais (juriste, comptable, référent métier d'autres Ordres, etc.) en fonction des besoins identifiés. Un médecin effecteur coordonne le parcours de santé global jusqu'à la reprise en main par le soignant, de sa situation personnelle et professionnelle.

À fin 2020, plus de 1 700 professionnels de santé étaient accompagnés.