"Je vois mes co-externes s'effondrer en larmes au self régulièrement", confie un étudiant de deuxième cycle (4e, 5e et 6e années) dans l'enquête "La santé mentale, de la deuxième année à la fin de l'internat, sur l'année 2024", chapeautée par l' l'InterSyndicale nationale des internes (ISNI), l'Association nationale des étudiants en médecine (ANEMF) et l'InterSyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG). En France, on décompte 35.000 internes en médecine pour l'année 2025. Interrogée par l'AFP, Sophie Bauer, présidente du Syndicat des médecins libéraux, rappelle, à nos confrères de l'AFP, qu'"un interne qui se suicide tous les 18 jours". Une statistique issue de la même enquête.  

D'autres chiffres sont aussi "marquants", détaille Killian L'hergouarc'h, président de l'ISNI, "les 66% de burn-out chez les externes et internes, les 21% d'étudiants en médecine qui ont des idées suicidaires pendant l'année". Par comparaison, 10% des Français avaient eu des pensées suicidaires au cours de l'année et 16% des Français montraient des signes d'un état dépressif selon une étude de Santé publique France fin 2023. 

Un cursus "piège" ?

"Les durées limites de travail absolument pas respectées", dénonce Sophie Bauer. D'après l'étude de 2024, un interne travaillerait 59 heures par semaine "en moyenne", avec des cas extrêmes de "80 heures pour 10% des internes". Pour Killian L'helgouarc'h, "tous les hôpitaux publics, aujourd'hui, s'assoient sur la loi du temps de travail des internes". D'autant plus que pour le président de l'ISNI, "nous, internes, faisons partie des Français qui n'ont pas de médecins traitants". Un propos appuyé par des témoignages, "je me dis que je vais consulter (un médecin) mais sans cesse je repousse en me disant "après le concours"", relève ainsi dans l'enquête un étudiant de 2e cycle. "S'épuiser pour soigner ne rend pas service aux patients" rebondit Sophie Bauer.  

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