L'accès aux soins se porte "bien". Pas d'urgence donc à Crécy-en-Ponthieu (Hauts-de-France), et pourtant, "les médecins vieillissent", témoigne Gérard Lheureux, maire de cette petite commune d'un peu plus de 1.300 habitants. "Certains ont déjà l'âge de partir", ajoute-t-il. C'est notamment le cas de l'un des quatre médecins de la maison de santé de la commune. "Il attendait de voir comment ça allait se passer, raconte l'édile. Quand il a vu que les communes se mobilisaient, il a décidé de différer son départ. Mais il voudrait bien qu'un remplaçant arrive." Pour l'heure, aucun successeur n'a été annoncé.
Malgré son caractère privé, la commune de Crécy-en-Ponthieu a souhaité venir en aide à sa maison de santé, mais elle ne l’a pas fait seule… Car elle a contacté 37 communes voisines de la Sommes et du Pas-de-Calais. "Pendant le Covid, ces communes étaient rattachées du pôle de vaccination [la MSP ayant été une des seules reconnues comme tel sur ce territoire, NDRL]. On a ratissé large, avoue-t-il, jusque dans le Pas-de-Calais." 19 d'entre elles ont répondu favorablement à cette proposition et ont signé le 9 décembre dernier une convention accordant une subvention à la MSP pour lui permettre d'attirer de nouveaux médecins et de perdurer. "Il faut l'admettre, on a été très agréablement surpris. Parce que ce n'est pas évident de demander de l'argent aux communes pour la santé, d'autant que c'est pour du privé."
Gérard Lheureux propose aux 19 communes de donner “10 euros par habitant. C'était un clin d'œil à la santé, car à l'époque 10 euros, c'était un paquet de cigarettes". Certes, quelques communes ont donné un peu moins, parce qu'une partie de leurs habitants consulte ailleurs, mais au total, la subvention s'élève à 35.000 euros environ, et sera renouvelable chaque année. "On va l'inscrire au budget prochainement",affirme le maire, précisant que la subvention sera versée dès le mois d'avril à la Sisa. Cette dernière pourra notamment servir à payer les charges ou le secrétariat. "En campagne, les patients préfèrent avoir des secrétaires à qui s'adresser", indique le maire, "mais ça a un coût".