C’est un bien triste anniversaire pour le "fast track", le service de soins non programmés de la MSP Léonard-de-Vinci de Gauchin-Verloingt, dans le Pas-de-Calais. Lancé en août 2022, le dispositif développé afin de proposer des consultations en cas d’absence du médecin ou en cas d’urgences, avait pourtant démontré son intérêt. Pendant un an, les médecins généralistes se sont relayés pour accueillir 3 200 patients. Malheureusement, "l’un des médecins a arrêté, on ne pouvait plus assurer le service. Ce n’était pas raisonnable de continuer, que ce soit pour les patients et les professionnels", rapportent Sandra Dupuis, coordinatrice de la MSP et Laurent Turi, médecin généraliste à la Voix du Nord.
"Nous n’avons pas pris cette décision de gaieté de cœur." Fin juillet au détour d’une réunion d’équipe, la décision est prise d’arrêter le fast track. La démographie médicale n’est pas la seule cause de cet arrêt soudain. "On avait répondu à un appel à manifestation d’intérêt pour les soins non programmés", indiquent les membres de la maison de santé, avec à la clef, le financement de tout le dispositif. "On avait estimé le budget à 85.000 euros par an. Le 20 décembre, nous avons reçu un courrier de l’agence régionale de santé nous indiquant un refus de financement. Dans le Pas-de-Calais, il n’y a que deux structures qui ont obtenu l’argent, déplore le médecin. On ne comprend pas. On s’est mobilisé dans le cadre de la mission flash sur les urgences et soins non programmés. On nous demande de faire le volume d’audience du PSG avec le budget du FC Sochaux." Même si la nouvelle s’avère difficile à digérer, les médecins et les professionnels de santé de la MSP ne comptent pas arrêter les consultations avec leurs patients. Cependant, aucun nouveau ne sera accepté.

 

Une élue sur le front

Si la nouvelle du refus de financement a stupéfait les professionnels de santé de la MSP Léonard-de-Vinci, elle a en revanche fait bondir la Sénatrice du Pas-de-Calais, Sabine Van Heghe. Cette dernière a interpellé le gouvernement au travers d’une question écrite destinée au ministre de la Santé et de la Prévention, Aurélien Rousseau. Elle évoque "une urgence à remédier à la situation périlleuse de la maison de santé de Gauchin", mais aussi des autres MSP du département qui n’ont pas reçu de financements. "Ce désengagement va déconstruire tout le travail pour d’obscures raisons, mettre en péril cette dynamique et par voie de conséquence la santé de la population de ce territoire", assène-t-elle dans ladite lettre. Elle demande au Gouvernement de "revoir cette position de l’ARS qui conduirait à la perte de ce bel outil, bâti au bénéfice de la santé des habitants du secteur du Ternois".
 

La question écrite de la Sénatrice Sabine Van Heghe.

 

 

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