Comment se portent les maisons de santé en Pays de la Loire ? Le 14 novembre dernier, l’Association pour le développement de l’exercice coordonné pluriprofessionnel en Pays de la Loire (APMSL) a réalisé sa "première infographie" dressant le bilan de l’accord conventionnel interprofessionnel (ACI)- MSP sur la période 2023. Un bilan qui reprend les données chiffrées présentées, en juillet dernier, par la CPAM de la Loire-Atlantique, qui assure une mission de coordination des organismes d’Assurance Maladie des Pays de la Loire. "Je me suis dit que cela était l’occasion de les valoriser puisque la CPAM ne les diffuse pas ou peu", explique Vincent Renoir, responsable de la communication à la fédération ligérienne des maisons de santé. D’autant que les chiffres reflètent un développement constant et même évolutif des maisons de santé signataires de l’ACI dans cette région de l'ouest de l'Hexagone.
 


En moyenne en 2023, une maison de santé signataire a reçu 107.311 euros, la fourchette allant de 41.740 euros à 372.429 euros. "C’est le reflet d’une dynamique territoriale, rien que par les montants perçus, commente Vincent Renoir. Nous sommes en plein dans le Plan 4.000 MSP, et nous voyons bien que les choses continuent à évoluer. Il y a énormément d’actions, la CPAM, l’ARS et les territoires sont extrêmement présents."

La Mayenne est le département à avoir perçu le plus gros montant moyen (soit 141.112 euros), suivie de la Sarthe (118.089 euros), du Maine-et-Loire (103.500 euros), de la Vendée (99.180 euros) et de la Loire-Atlantique (93.062 euros). Des écarts qui pourrait s’expliquer, précise le responsable de la communication, par le nombre de structures présentes sur chaque territoire. "Nous avons 23 équipes adhérentes en Loire-Atlantique, et 12 en Mayenne. Le nombre d’équipes pourrait avoir un lien, mais cela reste à confirmer..."

 

Une hausse de 15%

Le montant perçu par les maisons de santé dépend de "deux paramètres essentiels, que sont l’activité (le volume de professionnels et le nombre de patients pris en charge) et le nombre de missions réalisées, détaille Thomas Bouvier, sous-directeur de la CPAM de Loire-Atlantique contacté par Concours pluripro. Il y a eu une augmentation importante des montants versés aux maisons de santé de la région." Ainsi, entre 2022 et 2023, le montant moyen de l’ACI reçu par une MSP en Pays de la Loire a augmenté de 15%, passant de 93.000 euros en 2022 à 107.311 euros en 2023. "Cela témoigne d’une dynamique satisfaisante du développement de l’exercice coordonné en MSP dans la région", assure-t-il.  

Thomas Bouvier rappelle cependant qu’il existe un "biais" en ce qui concerne le minimum et le maximum perçu. "Lors de la première année de contrat, la MSP ne touche pas l’intégralité de ce qu’elle devrait toucher, le minimum n’est pas une valeur absolue. En ce qui concerne le chiffre maximum, il s’agit d’une MSP historique, l’une des premières en France, qui rassemble un grand nombre de professionnels de santé et exerce une grande diversité de missions. Le montant est donc bien plus important que la moyenne", indique le sous-directeur de la CPAM, tout en précisant qu’en ce qui concerne l’écart entre les départements, cela repose sur "la même explication" : "Il y a en Mayenne de plus grosses et plus anciennes MSP, organisées en pôles de santé multi sites." En Pays de la Loire de la Loire, la moitié des MSP comprennent plus de 25 professionnels de santé, soit des "grosses structures de soins primaires avec une grande diversité de professionnels", poursuit Thomas Bouvier.

À ses yeux, ces chiffres sont surtout révélateurs de la dynamique de prise en charge proposée par les professionnels de santé de la région : "Factuellement, nous constatons année après année que ces logiques de travail collaboratif, de missions de prévention de santé publique et d’accès aux soins se développent dans les MSP de la région."

À fin 2023, 99 MSP étaient signataires de l’ACI dans la région. "Nous estimons qu’à la fin d’année 2024, nous en aurons autour de 120. Dans notre région, nous arrivons à un niveau de maturité où le nombre de structures n’est plus vraiment significatif. Ce que nous allons regarder plus attentivement désormais, c’est la proportion de professionnels de santé qui exercent en leur sein."

 

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