"Je suis arrivée en maison de santé complètement par hasard", lance Johanna Trovatello, interne en médecine générale à Dijon. Originaire de Marseille, la néointerne a passé ses six premiers mois de stage "dans la campagne profonde" auprès de deux praticiens en maison de santé. "Ça reste une expérience incroyable", se remémore-t-elle, quelques mois plus tard. Ce que la jeune interne vante : pouvoir être entourée et développer un travail collaboratif. "Le maître de stage m’encourageait à assister à des consultations avec les autres professionnels de santé. Je participais aussi aux réunions de la CPTS où on nous demandait notre avis pour rendre le territoire attractif, énumère Johanna Trovatello. En MSP, on discute, on mange ensemble, on voit du monde et on peut s’appuyer les uns sur les autres… C’est un vrai plus."
De quoi faire briller les yeux des futurs médecins généralistes. Car comme le souligne Raphaël Dachicourt, médecin généraliste et président du syndicat ReAGJIR, la vision des étudiants en médecine reste très hospitalo-centrée. "Les clichés subsistent : le seul moyen de travailler en équipe, c’est l’hôpital. À l’inverse, exercer en libéral, c’est se retrouver seul. Et si c’est encore une idée très présente, c’est parce que de nombreux stages se déroulent justement dans des cabinets isolés en ville."