Politique de santé
AVECSanté favorable à l’obligation vaccinale des soignants
Dans un communiqué publié hier, la fédération nationale des maisons de santé s’est prononcée en faveur de l’obligation vaccinale des professionnels de santé en MSP.
Politique de santé
Dans un communiqué publié hier, la fédération nationale des maisons de santé s’est prononcée en faveur de l’obligation vaccinale des professionnels de santé en MSP.
À la question "Faut-il ou non installer l’obligation vaccinale des soignants ?", AVECSanté répond qu’elle l’"accueille favorablement pour tous les professionnels de santé dans un souci de protection individuelle et collective". Tout en rappelant, dans son communiqué publié le 22 juillet, que les soignants "des équipes pluriprofessionnelles coordonnées se sont engagés depuis le début de la crise sanitaire et sont en grande majorité déjà vaccinés".
Tout au long de la crise sanitaire, les maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP), "en tant qu’organisations effectrices de soins de proximité", se sont organisées dans les territoires pour installer des centres d’appels, des structures éphémères, des centres de vaccination, des collaborations interprofessionnelles, et autres structures permettant de prendre en charge des patients avec ou sans symptômes du Covid ou d’assurer le suivi des patients chroniques. Ce qu’a démontré une étude commune* réalisée auprès de 340 structures coordonnées.
Quel a été le rôle des équipes de soins primaires durant la première période de crise sanitaire 2020 ? Deux enquêtes, réalisées "aux deux extrêmes de la période de confinement" (du 26 mars au 7 avril, et du 4 au 17 mai 2020) ont interrogé 340 structures coordonnées (263 MSP et 77 CDS pluriprofessionnels). "Nous avons lancé ce programme de recherche afin de constater, d’analyser et de démontrer l’adaptation des professionnels de santé exerçant en maisons et centres de santé, à la crise sanitaire, expliquait le Dr Pascal Gendry, président d’AVECsanté, en juin 2020. Les MSP et une grande partie des centres de santé présentent une organisation similaire autour d’équipes de soins primaires structurées, organisées et pluriprofessionnelles. Nous affichons des problématiques et des défis communs intéressants à analyser." Ce qu’a confirmé le Dr Alain Beaupin, président de l’institut Jean-François Rey (IJFR) : "La crise du Covid-19 est une situation de stress, donc un test grandeur nature. C’est l’occasion pour les bonnes organisations de résister et pour celles qui sont davantage en difficulté de constater leurs limites."
Parmi les éléments marquants de cette enquête publiée en septembre 2020 :
> Coordination : Une cellule de crise a été constituée dès le premier jour du confinement dans deux tiers des équipes. En fin de confinement, 80% des structures ont déclaré avoir augmenté leurs coopérations avec des partenaires externes, notamment avec les autres acteurs des soins primaires de leur territoire. De plus, la 2e vague d’enquête a révélé qu’environ un quart des MSP percevait une augmentation de la charge de travail de leur coordinateur, contre plus de la moitié des CDS pour leur directeur.
> Accueil des patients symptomatiques Covid+ : accessibilité physique et téléphonique augmentée dans 71% des structures. 95% ont assuré l’accueil physique, avec circuits de prise en charge. Parmi les structures qui ont protocolisé le suivi de ces patients, les modalités de suivi se sont traduites principalement par un rappel téléphonique (97% en mai, 89% en mars) et/ou des téléconsultations (95% en mai, 86% en mars). Et 77% des structures ont tenu, en mai, un registre partagé et sécurisé des patients Covid+ (65% en mars). 67% des MSP interrogées ont étendu ce dispositif aux visites à domicile.
> Extension de l’accès aux soins : Fin mars 2020, 95% des structures ont accepté de prendre en charge des patients dont le médecin traitant n’était pas au sein de la structure.
> Une réorganisation rapide mais qui coûte : La majorité des structures déclarait à la fois un impact financier de la crise sanitaire, et une diminution de leurs ressources humaines.
> ACI en renfort : Si 90% des MSP sondées bénéficiaient d’un financement de type ACI, 56% ont déclaré, lors de la 2e vague d’enquête, qu’elles pensaient l’utiliser pour la crise Covid, dont moins de 30% pour les deux-tiers : achat de matériel (75%), rémunération de professionnels dans le cadre de missions nouvelles liées au Covid (62%), renforcement du secrétariat ou de la coordination (42%), achat d’outils (37%), compensation de la perte de revenus de professionnels libéraux en arrêt d’activité (28%).
> Consensus d’équipe : Une majorité de répondants a soulevé un consensus d’équipe pour la prise de décision dans le cadre de la gestion de la crise (77% en vague 2, 79% en vague 1). Coopération entre médecins, partage d’objectifs communs, valeurs communes, communication, confiance... Au moins 3 structures sur 4 ont jugé qu’elles ont contribué au bon fonctionnement en situation de crise.
> Coordination territoriale : Si plus de la moitié des structures interrogées (59% en vague 1 et 64% en vague 2) ont déclaré qu’il existait sur leur territoire une organisation territoriale pour la prise en charge des patients suspects Covid, le pilotage de ces organisations a été "très hétérogène", note l’enquête.
Ces conclusions révèlent que "nous avons plus de points communs avec les centres de santé que nous ne le pensions, constatait Pascal Gendry en juin 2020, au moment de la publication de la première vague d’enquête. Il est fondamental de renforcer la place du coordinateur dans nos structures, lui assurer une plus grande visibilité, notamment sur son évolution de carrière, en le rattachant, par exemple, à une convention collective".
"À l’avenir, estimait pour sa part Yann Bourgueil, médecin de santé publique, alors directeur de recherche à l’Irdes, nous aurons peut-être d’autres épidémies donc pourquoi ne pas faire de ces structures des lieux de consultations adaptées, car elles disposent d’une architecture adéquate ?. L’organisation dans les territoires doit guider les politiques publiques. Et les MSP, comme les centres de santé, sont des lieux physiques à partir desquels peuvent se construire des réponses territoriales, notamment lors d’une crise sanitaire."
NOTE
* Enquête nationale conduite par AVECSanté et ses fédérations régionales pour les MSP, l'Institut Jean François REY (IJFR ‐ FNCS - USMCS) pour les CDS, en partenariat avec la Mission Respire (EHESP - Cnam ‐ Irdes).