Le médecin reconnaît cependant que l’avantage de l’ACI MSP est de laisser une grande liberté de création et d’innovation aux acteurs de terrain, ce qui est un peu moins le cas de l’ACI CPTS, "davantage structuré, avec des indicateurs chiffrés plus précis à atteindre pour pérenniser le financement de l’organisation, explique-t-il. Cela laisse moins libre court à l’innovation." Le montant accordé est lié à la population du territoire, "ce qui est cohérent puisque l’action porte sur ce territoire", souligne le médecin, également membre fondateur de la CPTS Collectif Santé Vallées du Haut-Anjou (COLHAJ) de taille 2, signataire de l’ACI en septembre 2020. "Cependant, ajoute-t-il, lorsqu’on prépare la convention avec l’Assurance maladie et l’agence régionale de santé (ARS), nos engagements et nos résultats sont examinés et conditionnent l’octroi des financements pour l’année suivante." Pour pallier cette difficulté, il est possible de mettre en place des indicateurs de moyens comme des groupes de travail, des protocoles partagés, des réunions de formation, des soirées de prévention auprès de la population, "mais l’Assurance maladie souhaite également des indicateurs de résultats", prévient le Dr Moreul.
Que ce soit pour les MSP ou pour les CPTS, le praticien estime toutefois que le montant accordé à la coordination reste insuffisant. "Pour les MSP, si l’on souhaite des protocoles bien ficelés, une bonne rémunération de la coordination, un système d’information partagé solide, les enveloppes sont bien en dessous du nécessaire", soutient-il. Quant aux CPTS, elles mettent autour de la table les libéraux, les maisons de santé, les centres de santé, l’hôpital local, les maisons de retraite ou encore les services de soins infirmiers à domicile, pour travailler sur des sujets importants qui n’ont jamais été résolus, "alors l’enveloppe ne sera jamais suffisante", conclut-il. •