Ils font figure de proue dans le département du Cantal. Installés depuis le 1ᵉʳ août à la maison de santé de Rouget-Pers, Marie Barrière et Lionel Guerquin sont les premiers médecins généralistes salariés du département, mais aussi de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Et pour Laurent Wauquiez, président de la Région, qui s’est déplacé à la maison de santé afin d’échanger avec les professionnels de santé, "il n’y a pas de solution miracle face à la désertification médicale. Mais ce qui est sûr, c’est que nous n’avons pas le droit de ne rien faire", a-t-il déclaré, précise le site actu.fr. Il est important, a-t-il poursuivi, de ne pas avoir "une France à deux vitesses, où quand on est à Paris on a un médecin et quand on est chez nous en Auvergne on n’en a pas". 

C’est dans ce contexte de désertification médicale en milieu rural que la Région et le Cantal ont lancé, en 2022, le groupement d’intérêt public (GIP) Ma Région, ma santé Auvergne-Rhône-Alpes. "On a voulu agir. C’est très innovant, on s’est associé avec le département pour faire quelque chose qui n’a jamais été fait chez nous. […] Vous avez une grosse responsabilité, parce que vous êtes les premiers. Le Cantal, c’est vous qui ouvrez la trace pour tout le monde. Il faut que ça marche." Et les chiffres sont encourageants : depuis un mois, la maison de santé a enregistré 514 consultations et compte 900 patients inscrits (pour une capacité maximale de 1.200), selon le journal La Montagne. Dans le Cantal, deux autres structures feront leur apparition en fin 2023 et au printemps 2024.

"Des attentes différentes"

Le salariat semble avoir été le facteur déterminant dans l’ouverture de la maison de santé. "Un certain nombre de médecins ont des attentes différentes dans la façon d’exercer leur travail", a précisé Laurent Wauquiez. Des propos confirmés par les deux médecins généralistes. "L’avantage, c’est de pouvoir exercer à plusieurs et surtout de n’avoir quasiment plus de charges administratives. Ça permet de retrouver le cœur du métier, qui est de soigner les gens. En libéral, on est très peu valorisés sur tout ce travail administratif", confie Marie Barrière au média actu.fr.

"L’élément fondamental pour moi, c’est que le salariat me permet de ne travailler que 25 heures par semaine au lieu de 50, et d’avoir des activités annexes", indique de son côté Lionel Guerquin, qui  continue d’exercer dans trois maisons de retraite. 

"Il faut se battre et faire feu de tout bois : les médecins sont attirés par le salariat, on y va ! Les infirmiers peuvent monter en compétences, on y va ! On va mettre en place des bus avec des spécialistes pour sillonner le territoire du Cantal, on y va ! On peut aussi avoir des consultations par visio, ce n’est pas l’idéal, mais je préfère ça que rien, alors on y va ! Il faut aller chercher toutes les solutions possibles pour défendre la ruralité", a martelé Laurent Wauquiez. 

 

[Avec Actu.fr et La Montagne]

RETOUR HAUT DE PAGE