"C’est tout un projet de vie qui tombe à l’eau !" Le 27 juin dernier, Concours pluripro revenait sur le conflit en cours entre le Dr Aurianne Ravaud, médecin généraliste à la MSP Cœur de Causse, et la Communauté de communes du Causse de Labastide-Murat (Lot). "J'avais une patientèle à laquelle j'étais très attachée, ça a été un déchirement. Aujourd'hui, ils n'ont plus de médecin, et moi je suis moralement incapable de reprendre une activité professionnelle", confiait-elle.

Lire aussi :  "Ma patientèle n'a plus de médecin et moi plus de travail" : une généraliste en maison de santé contrainte de plier bagage, faute de bail
 

Nos consœurs d’egora.fr ont repris cet article… qui a suscité un grand nombre de commentaires. De nombreux professionnels de santé prennent le parti d'Aurianne Ravaud, lui conseillant de "s’installer en face" de la maison de santé, "comme ça la mairie aura le local sur les bras" ou de "se sauver à toutes jambes de ce lieu mal géré". Et d'autres l’encouragent : "Il y a de la place ailleurs, que ce soit en salarié ou libéral. Quand on s’installe dans des locaux payés par la mairie, le médecin n’est plus maître de rien, sauf de partir." Mais beaucoup se montrent plus critiques sur ce qu'ils estiment être les mauvais choix d’Aurianne Ravaud.
 

"Accepter des carottes gratuite, c'est accepter des coups de bâton"

> Pierre31_1

"Une "illustration instructive " pour les jeunes générations du danger pour pour la profession du "tout MSP"..."

> Hagil

"C'est la preuve par 9 des difficultés que va rencontrer la jeune génération qui semble vouloir un cabinet gratuit de la part de la commune ou de la Communauté de communes, un secrétariat pris en charge également par ces mêmes structures, voire même plus... Ce type de montage n'est pas viable pour la communauté, il peut être mis en place au début, le temps que le médecin fasse sa patientèle et arrive à une activité lui permettant d'assurer le fonctionnement de son cabinet avec le loyer (il est interdit aux communes de louer un local gratuitement à un professionnel) et le secrétariat . Ce n'est pas à la communauté de payer des impôts locaux  pour l'activité du médecin, pas plus qu'ell e ne prend en charge l'installation d'un pharmacien ou d'un kiné.

Je pense que les exigences à l'installation, les coûts et les échecs de nombreux projets de MSP et de salariat vont aboutir, dans quelques mois ou années, à un conventionnement sélectif des médecins par la CPAM et l'ARS. Ce conventionnement sélectif est demandé depuis longtemps par les partis politiques de tous bords avec de plus en plus d'insistance. La grève, le déconventionnement massif qui sont agités comme menace par les syndicats de médecins en réponse à cela , n'auront qu'un effet  limité dans le temps en raison des charges qui courent, des réquisitions, etc. Avec quelques carottes fiscales, avantages pécuniers en plus... les médecins risquent de rentrer dans le rang. L'avenir nous le dira.
 

 

> Georges_F

"Comme le suggère un confrère, il y a peut-être une problème relationnel dans cette histoire pour laquelle nous ne savons pas tout. Si notre conseour n'avait pas choisi la facilité de s'installet dans une MSP mais s'était installée en créant elle-même son cabinet, elle serait toujours là. Ne rien devoir à personne est la meilleure des choses opour rester indépendant. "Bande à part sacrebleu c'set ma règle et j'y tiens" disait Brassens. C'est aussi la mienne. Associé avec un seul confrère en début d'exercice car je suis arrivé "une main devant et une main derrière", dès que j'ai pu, j'ai acquis mon propre cabinet pour m'installer seul. Je n'ai jamais bénéficié d'aucune aide. Indépendance, autonomie. Les histoires d'exercice en groupe, d'exercice coordonné, de partage, de travail en équipe de profesionnels de santé dont on nous rabat les oreilles, pour moi, c'est l'enfer comme disait Sartre. Je travaille en collaboration avec d'autres médicaux et paramédicaux, mais en toute indépendance. Je reste farouchement libéral et ainsi, personne ne peut m'emmerder comme notre consoeur  qui pourrait très bien s'acheter ou louer un local et tranférer son cabinet. A-t-elle peur de s'endetter. Si elle n'a rien à se reprocher et avec un bon avocat, elle devrait pouvoir toucher un bon paquet de pognon et avoir ainsi un capital pour s'installer en solo !"
 


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