Elle aurait dû mettre la clé sous la porte le 20 septembre prochain, avait annoncé la maison de santé de Saint-Just, dans l’Hérault, sur ses réseaux sociaux. "C’est vrai que ça n’a pas spécialement marché", confessait alors Denis Cazillac, coordinateur de la maison de santé, sollicité par Concours pluripro. 

Pendant une demi-journée par semaine, tous les vendredis (ou presque) depuis le mois de mai, quatre infirmières du territoire se partageaient la charge de travail et proposaient aux habitants du territoire un accès priorisé à certains soins, des soins "peu rémunérés" pour les professionnels de santé, et donc plus difficile d’accès pour les patients qui souvent "ne trouvent pas de rendez-vous", précise le coordinateur. Les patients pouvaient alors se rentre à la maison de santé pour des prélèvements sanguins, des injections, des vaccinations, des pansements, des ablations de sutures ou d’aggraves, des poses ou retrait de sondes urinaire, ou encore des perfusions, le tout sans rendez-vous. Les consultations se faisant dans l’un des cabinets de la maison de santé, les infirmières avaient à leur disposition un cadre adapté avec "un bureau de consultation et un fauteuil de prélèvement". Bref, "tout ce qu’il faut", relevait alors Denis Cazillac avec optimisme. 

Sur le territoire, la MSP s’était coordonnée avec un laboratoire local qui organisait des tournées de livraison de boites à bilan, que son personnel venait récupérer le jour même. Ainsi, les infirmières et infirmiers n’avaient pas à se déplacer.

 

"Un boulet aux pieds"

Mais après six mois de fonctionnement, le doute s’installe. Si le projet répond à un réel besoin des usagers, la permanence n’a pas vraiment rencontré son public. Et s’ajoutent à cela des modalités de fonctionnement contraignantes pour les professionnelles. "Le problème, c’est que les infirmières participaient à cette permanence sur leur jour de repos. Et financièrement, en moyenne, une demi-journée devait leur rapporter au maximum 100 euros brut." Une faible rémunération qui fait vite consensus chez les professionnelles de santé qui font remonter le problème. 

"C’est quand même compliqué de sacrifier un jour de repos, de se déplacer à la MSP pour quatre heures [de 7 à 11 heures, NDLR], et de laisser potentiellement son enfant à une nourrice pour assurer cette permanence", admet l’initiateur du projet.  

Le 6 septembre dernier, la maison de santé annonce sur son compte Facebook la fermeture du service. "L’objectif n’est quand même pas de se mettre un boulet aux pieds", justifie Denis Cazillac. 
 


Mais contre toute attente, le projet va avoir une seconde chance, grâce à l’appui de l’une des infirmières, Lucie Moissonner. Les professionnels du territoire se sont remobilisés autour du projet. Pour le coordinateur de la maison de santé, un avantage qui fait pencher la balance : travailler avec les autres professionnels de la MSP. "Les infirmières ont apprécié d'être au contact des médecins, des secrétaires et des autres professionnels, elles qui sont tout le temps seules dans leur tournée au quotidien, rapporte Denis Cazillac, lui-même infirmier. Là, le fait de se retrouver à plusieurs, ça permet aussi de régler des problèmes administratifs liés à leurs patients, s’il fallait modifier une ordonnance par exemple." Enfin, complète Lucie Moissonnier, "les permanences permettent d’être plus proche des patients et de mieux se faire connaître".  

Si ce nouveau départ ne garantit pas un fonctionnement pérenne, la permanence a jusqu’à décembre prochain pour faire ses preuves. 

 

RETOUR HAUT DE PAGE