"Les IPA viennent à tour de rôle à la MSP tous les mardis après-midi, et disposent de trois créneaux d’une heure." Les patients sont adressés par le médecin généraliste lorsqu’ils correspondent aux critères d’inclusion. "Ils doivent être majeurs et nous devons avoir identifié une situation qui concerne la santé mentale (anxiété, syndrome dépressif, épuisement professionnel…). Ils doivent également être du secteur nord de La Roche-sur-Yon (Bocage 1 et Bocage 2), ce qui représente une difficulté, car certains patients de la MSP ne sont pas du bon secteur et ne peuvent donc pas entrer dans les critères d’inclusion, indique Romain Bossis. Ils ne doivent pas non plus avoir de suivi psychologique en ville."
L’objectif de ces séances est avant tout de réaliser un dépistage, du repérage et de l’orientation. "Nous ne sommes pas du tout dans une démarche de suivi ou de substitution à ce qui existe déjà. L’idée, c’est que les IPA fassent d’abord un premier accueil du patient. Elles peuvent le revoir jusqu’à trois fois et s’il y a besoin d’un suivi, elles font alors le lien avec le CMP, le psychiatre ou le psychologue en ville. Le but de cette expérimentation est de prévenir grâce au dépistage, avant qu’on psychiatrise le problème." La consultation en MSP est prise en charge dans le cadre d’une consultation hospitalière. Elle procure plusieurs avantages aux patients. "Le premier, c’est la durée de la séance. Ensuite la consultation se déroulant à la MSP, l’accès est donc facilité, puisqu’il n’y a pas l’appréhension d’entrer dans un hôpital psychiatrique." Pour l’heure, l’équipe n’a encore que peu de recul mais arrive tout de même à dresser un premier bilan. "Toutes les séances sont pleines. Concernant les retours que nous avons eus, les infirmières et les patients semblent très satisfaits. Les deux tiers d’entre eux vont d’ailleurs être revus par les IPA d’ici deux semaines à un mois", précise Romain Bossis.

Crédit : MSP des Forges
Concernant l’aspect financier du dispositif, la MSP met à disposition les locaux et le logiciel. "Nous sommes valorisés au niveau de l’ACI. Ce petit financement nous permet de compenser l’occupation du bureau, l’agenda et le logiciel. Les infirmières demeurent des salariées de l’Établissement public de santé mentale (EPSM) Georges-Mazurelle. Elles sont conventionnées avec la MSP et sont détachées à tour de rôle, une demi-journée tous les quinze jours. Elles sont sous la supervision d’un psychiatre de l’EPSM, vu que la loi ne permet pas d’avoir une coopération entre une IPA spécialisée en pathologie santé mentale et un médecin généraliste."