"Nous voulions un nom qui parle aux Lunévillois, explique Françoise Renauld, médecin généraliste et cofondatrice de la maison de santé. À 20 m de la MSP, il y avait une ancienne tuilerie, une cheminée en briques qui marque le quartier : tadam !" C’est ainsi que la MSP de La Cheminée de briques s’ancre dans le paysage local, symbolisant à la fois "héritage et renouveau, solidarité" et maintien d’un patrimoine communal. Après une première expérience dans le salariat au sein d’un centre de santé porté par la Croix-Rouge, la médecin s’installe en libéral en 1999. Confrontée aux limites d’un exercice isolé, Françoise Renauld s’investit dans la création de la maison de santé avec la volonté "de faire différemment, de travailler en équipe et de répondre à la baisse progressive de l’offre médicale sur le territoire".

Né d’un besoin très concret, le projet de la maison de santé est porté par Françoise Renauld et Catherine Bernard, des généralistes installées jusqu’ici dans un cabinet devenu "trop grand et trop coûteux". "On a alors vu l’opportunité de se regrouper avec d’autres professionnels pour construire une structure plus viable et attractive." De cette volonté collective est née une dynamique pluriprofessionnelle. Aujourd’hui, la MSP regroupe une dizaine de professionnels : deux médecins généralistes, une pharmacienne-coordinatrice, deux infirmières, deux cardiologues, un dentiste "partenaire des projets" ainsi qu’une infirmière assistante en cardiologie. 

Simple mais structuré

La structure porte plusieurs projets de santé qui traduisent son engagement sur le terrain. L’un des axes forts : le dépistage des apnées du sommeil. Un projet piloté par Françoise Renauld : "Grâce à un questionnaire distribué à tous les patients de la MSP, les situations à risque sont identifiées, puis prises en charge via une chaîne de coordination entre médecins généralistes mais aussi avec les cardiologues et le dentiste, qui réalise des orthèses d’avancée mandibulaire pour améliorer la respiration nocturne." 

Un dispositif "simple" mais "structuré" assurant une prise en charge rapide. Autre pilier de la MSP : la prévention autour de la parentalité et de l’enfance. Catherine Bernard, médecin généraliste de la MSP, "intervient régulièrement dans les crèches et maisons d’assistantes maternelles pour sensibiliser aux violences éducatives ordinaires et à leur impact", détaille Françoise Renauld. "Elle traite aussi des problématiques plus lourdes, comme les violences sexuelles ou le harcèlement chez les enfants", le tout en lien avec les acteurs du territoire. Cette action de proximité est pensée comme un levier de transformation des pratiques familiales et éducatives. 

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