Article publié dans Concours pluripro, mars 2025
 

Depuis décembre dernier, la MSP Val de Cèze (Gard) affiche un nouveau site internet, fruit de la réflexion d'un groupe de travail dédié, composé à la fois de professionnels de la maison de la santé et d'usagers. Le groupe travaille aussi à l'élaboration d'un outil "papier" (un flyer) pour mieux communiquer sur l'activité de la MSP auprès de la population, peu familière de l'usage des smartphones. "Il mène également une réflexion sur l'affichage au sein de la structure, car trop d'information tue l'information," rappelle Bénédicte Laratta, sa coordinatrice.

Cela fait deux ans que la MSP organise des groupes de travail impliquant les usagers. "Lorsqu'on a souhaité les intégrer dans la coconstruction des dispositifs portés par la MSP, on ne savait pas vraiment comment s'y prendre", admet Claire Koppel, sa coordinatrice jusqu'en octobre 2024. L'équipe s'est donc fait accompagner par le Centre opérationnel du partenariat en santé Occitanie, financé par l'ARS, en lien avec la Fécop, fédération occitane des MSP. "Cette formation nous a permis d'analyser nos pratiques et de nous rendre compte qu'on menait déjà de nombreuses actions vis-à-vis des usagers, mais que notre point faible était la communication", reconnaît-elle.

Aujourd'hui, les groupes de travail rassemblent une dizaine de personnes, autant de soignants que d'usagers. Outre le groupe Communication, un autre a travaillé sur une formation premiers secours en santé mentale. "Les usagers ont notamment été impliqués dans l'organisation de la formation, la recherche de l'organisme, puis la création des affiches d'information", fait savoir Bénédicte Laratta. "Certains nous ont proposé d'en parler à la radio locale", poursuit Claire Koppel. Et ils interviennent, depuis, sur les ondes pour discuter de cette formation. "Nous allons faire évoluer les thématiques pour communiquer plus largement sur les actions de la MSP, notamment les questions de prévention telles que la vaccination, par exemple", indique Bénédicte Laratta.

 

Une réponse à l'évolution des pratiques

Cette intégration des usagers dans les travaux de la MSP s'est mise en place progressivement. "Notre projet de santé a évolué régulièrement et, au fur et à mesure, nous nous sommes rendu compte du besoin de partager et de coconstruire avec eux", rapporte Claire Koppel. Ce besoin s'est d'abord fait ressentir lors des réunions de concertation pluriprofessionnelles, car les soignants avaient du mal à résoudre les problématiques sociales des patients. Progressivement, les mesures prises pour les accompagner se sont multipliées, avec la mise en place d'une microstructure en addictologie ou d'un temps de médiation en santé.

L'équipe propose aussi des sessions d'éducation thérapeutique. "Une patiente partenaire coanime le programme d'ETP dépression et devrait intégrer celui sur la prévention des risques cardiovasculaires, note Bénédicte Laratta. Nous avons aussi mis en place des accueillantes pour discuter avec les patients de MSP afin de connaître leurs préoccupations et décider d'actions dans et hors les murs."

Prochaine étape : intégrer des usagers au sein du comité de gestion du projet de santé, qui votera cette décision courant mars. "Cette intégration est le résultat d'une évolution de l'équipe dont le regard sur les usagers s'est transformé, car pour proposer un projet qui réponde à leurs besoins, ils doivent nécessairement être impliqués", conclut Claire Koppel.

RETOUR HAUT DE PAGE