Article publié dans Concours pluripro, mars 2025
Son constat : "Le paiement à l'acte est la méthode la plus farfelue pour organiser des soins de qualité", lance d'entrée de jeu Olivier Beley, médecin généraliste au Pôle de santé des Allymes (Auvergne-Rhône-Alpes). Pour lui, pas de doute, le paiement à l'acte n'est plus du tout adapté à la prise en charge actuelle, d'autant plus depuis la transition du "soin vers la santé" et notamment avec l'arrivée de patients de "plus en plus complexes à prendre en charge".
Dès 2009, le médecin entre en contact avec l'ARS pour l'inciter à se saisir du sujet, sans succès. L'équipe prend son mal en patience et tente de s'organiser grâce à différentes organisations, comme l'association Asalée. "On a sauté sur l'expérimentation des nouveaux modes de rémunération, et nous avons suivi le règlement arbitral, les ACI..." Mais très vite, ils se rendent compte que le nerf de la guerre, "le partage des compétences et la délégation de prises en charge" se faisaient "toujours au détriment financier du délégant".
En 2018 arrivent les expérimentations "article 51". "On a tout de suite postulé, en proposant de nouvelles organisations de travail et de rémunération. On a été sélectionné et on a participé aux rencontres initiales pour établir le cahier des charges de l'expérimentation Peps, qui a démarré le 1er janvier 2021." Engagée dans cette expérimentation de paiement au forfait (ou à la capitation), l'équipe a "littéralement vu son existence professionnelle se transformer", glisse Olivier Beley. "On peut se répartir les tâches en fonction des compétences, consacrer le temps nécessaire aux patients en fonction de leurs besoins et les orienter vers le professionnel adapté, avoir un budget prévisionnel... On a plus de personnes ressources non médicales que de médecins."